En amont du renouvellement des différentes commissions de l’institution, le président Edouard Fritch s’est longuement félicité des bons indicateurs économiques du pays avant d’annoncer que le gouvernement poursuivra en 2019 sa politique d’accompagnement des entreprises à hauteur de près de 500 millions de Fcfp.
L’aide à l’investissement des ménages et à la rénovation de leur résidence principale sera reconduite, avec toutefois une révision des conditions d’accès pour favoriser les familles polynésiennes les moins aisées.
En termes de financement des entreprises, le gouvernement prévoit d’augmenter son soutien aux prêts d’honneur octroyés par Initiative Polynésie à hauteur de 87 millions pour 2019 et de renforcer les ressources de la Sofidep à 450 millions de Fcfp cette année.
Au sujet de l’emploi, le président a annoncé qu’un projet de loi du Pays sur la protection de l’emploi local est prêt et a été transmis pour avis au CESC.
> La ferme aquacole de Hao et le Village tahitien
Pour ce qui concerne le Pays, les aspects administratifs liés aux autorisations sont traités ou en cours de finalisation. (…) L’année 2019 sera, j’en suis persuadé, l’année de démarrage des infrastructures dédiées à ce projet. »
Concernant le Village tahitien, « je peux vous l’affirmer, le Vice-président et moi-même sommes résolus à démarrer les travaux car le pays a besoins de réaliser les infrastructures prévues sur ce site pour améliorer nos capacités d’accueil touristique et développer de nouvelles activités économiques essentielles à la création d’emplois en nombre. Nous allons donc démarrer cette année, via TNAD, la réalisation des investissements publics », a-t-il assuré.
> La culture
En 2019, l’une des actions phare sera l’aménagement du site de Taputapuātea pour un montant de 50 millions de Fcfp. « En collaboration avec TNAD, des actions concrètes et visibles vont être lancées prochainement, a annoncé le président. Cela comprend tant la création d’un parcours de visite, la création d’un audioguide, la pose d’une signalétique et la mise en valeur de certains éléments du site. »
Aussi, plus de 21 millions sont déjà prévus cette année afin de mener des actions de préservation et de restauration du site. Ces aménagements prendront forme rapidement. Il s’agit d’une première étape avant ceux, plus lourds, qui permettront la création d’un débarcadère pour les touristes ainsi que la création d’ici à la fin de l’année 2021 d’un espace d’accueil et d’un parking.
Quant au centre culturel de Papeete, il poursuit son avancement, en étroite collaboration entre le ministère, TNAD et les architectes métropolitains. Ainsi ce sont plus de 58 millions de Fcfp qui ont été consacrés à cette mission en 2018. Aujourd’hui, le projet est entré en phase de discussion de finalisation avec les architectes et les différents bureaux d’études avant un dépôt du permis de construire d’ici au 30 juin 2019.
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> L’environnement
« Bien entendu, la Diren poursuivra un travail au quotidien basé sur la gestion des déchets, des eaux usées et des questions de dépollutions, a précisé Edouard Fritch. Je pense notamment, en liaison pour partie avec Fenua Ma, au traitement des véhicules, des pneus, des fusées de détresse, des déchets spéciaux, notamment ceux en provenance des îles, au nettoyage des plages des Tuamotu-Gambier ou encore le programme d’assainissement de Papeete. »
> Le transport interinsulaire
« Le transport maritime, c’est aussi l’amélioration de la desserte pour des populations qui restent isolées. Une autorisation de programme de 250 millions de francs a été mise en place pour la construction d’une navette maritime qui desservira les Marquises Nord : Nuku Hiva, Ua Pou, Ua Huka. La concertation avec les élus et les habitants des îles concernées est bien entendu indispensable, afin que le service rendu soit optimum.
Quand on parle désenclavement, comment ne pas penser à Rapa, l’île la plus au Sud et qui ne possède pas d’aéroport ?, a lancé Edouard Fritch.
À compter de cette année, le navire Tuhaa pae IV doit effectuer 12 rotations vers Rapa. Une rotation supplémentaire est également prévue pour l’Aranui 5 qui dessert les Marquises 18 fois par an (au lieu de 17), en complément des 20 rotations annuelles du Taporo 9.
En outre, l’Aranui 5 a été autorisé à desservir Rangiroa et Bora Bora avec du fret en provenance des Marquises permettant ainsi l’apport de produits agricoles frais vers ces îles.
La desserte des Raromatai est déjà assurée mais principalement sur le fret. Elle se verra complétée par une desserte de passagers assurée depuis Tahiti. Ainsi les îles Sous-le-Vent seront touchées à partir de Papeete par trois navires de charge et un navire à passagers. Notez que deux projets de navires touchant à la fois Moorea et les Raromatai ont obtenu leur licence d’exploitation à la fin de l’année dernière. L’un des navires est d’ores et déjà en construction et pour l’autre le projet se finalise. »
> L’économie bleue
Concernant la zone biomarine de Faratea, un appel d’offres de maîtrise d’œuvre sera lancé cette année afin d’établir le programme des travaux à réaliser dans le cadre de l’aménagement du site, l’allotissement des espaces et la réalisation des réseaux.
Enfin, le réaménagement et la modernisation du port de pêche de Papeete fait également partie des priorités du Pays. Une mission de programmation sera conduite cette année pour définir les termes de référence de ce projet.
> L’agriculture
« De même, j’ai entendu l’appel de nos jeunes étudiants de la filière agricole qui se soucient de leur avenir et qui ont du mal à se projeter dans leur métier à l’issue de leur formation faute d’avoir un terrain pour exercer. Une démarche a été engagée pour agrandir le foncier agricole du Pays, a déclaré le président.
D’ores et déjà, je vous annonce que je signerai dans les prochains jours une convention d’exploitation d’un terrain sur Vairao d’une superficie de 114 ha appartenant à la CPS. Ce site pourrait accueillir plus de 60 nouvelles exploitations. Il en va de même pour Raiatea où un projet d’acquisition de foncier est prévu cette année avec un terrain de plus de 200 ha. Là encore, de nouvelles perspectives de développement agricole et d’emplois sont ouvertes. »
> L’agro-transformation
« Cette stratégie doit constituer un des axes essentiels à la création de richesse mais aussi à la création d’emploi. C’est dans cet objectif que nous avons encouragé la création d’ateliers relais dans les communes rurales. Près de 400 millions sont prévus pour cette opération dès cette année. Ainsi 11 ateliers relais sont d’ores et déjà programmés sur les communes de Huahine, Tumaraa, Taputapuatea et Teva I Uta. »
> Le logement
Des chiffres sont parlants. En 2019, 66 logements en chantier sont en cours dans des programmes neufs pour lesquels les réceptions de chantier s’effectueront cette année et représentent 1,74 milliard.
Mais il y a également 232 clés en mise en chantier représentant plus d’une dizaine de chantier pour un montant de 9,1 milliards dont les livraisons sont programmées de 2020 à 2022.
Il y a aussi en cours 70 logements du parc de lotissements de l’OPH dont les travaux de réhabilitation vont aboutir dans le cours pour un investissement réalisé de travaux d’un demi-milliard de franc. »
Afin de satisfaire l’aménagement et l’habitat, l’OPH lance la viabilisation de 41 parcelles dont 35 dans les archipels pour un montant global de travaux de plus de 136 millions.
La finalisation de ces viabilisations interviendra cette année et permettra ensuite de lancer autant de constructions de fare individuels. »
> Le volet social
Le gouvernement a également étudié la mise en place d’un dispositif d’aide au permis de conduire et d’amélioration du taux de réussite aux épreuves du permis de conduire polynésien.
« Une loi du Pays vous sera soumise très prochainement avec l’objectif de faciliter l’accessibilité du permis de conduire et des examens en termes de délais et de prix avec notamment la mise en place d’un dispositif d’aide au permis, a-t-il lancé à l’assemblée.
Par ailleurs, le CFPA intégrera dans ses sessions de formation le permis de conduire afin de donner aux stagiaires une chance supplémentaire de trouver un emploi. Le permis de conduire est pour la plupart des employeurs l’une des conditions d’embauche. »
> L’avis de l’opposition
Il ne faut plus que l’on se contente d’aider les entreprises, l’agriculture. Ce sont des choses qui se font dans tout gouvernement, mais au-delà de ça, où est-ce qu’on en est ? »
De son côté, Antony Geros, le président du groupe Tavini Huiraatira, a déclaré qu’on a « beaucoup entendu le président de l’assemblée et le président du Pays discourir. Ils n’ont dit que des vérités, mais sous l’angle de la vision qu’ils ont de la situation du pays. Quand on dit qu’une économie va bien, ça ne veut pas pour autant dire qu’autour de cette économie il n’y a pas des gens sur les accotements en train de crier famine. Et c’est la raison pour laquelle je fais toujours attention aux indicateurs économiques. (…) Il va falloir examiner les indicateurs sous un autre angle plutôt que de rester sur l’indicateur du comportement du climat des affaires… »