Dans un communiqué, envoyé mercredi aux médias, le Tavini Huira’atira explique : « Écrire dans ce projet de loi, élaboré par le ministère des Outre-mer, que « la Polynésie française a contribué à la construction de la capacité de dissuasion nucléaire et à la défense de la Nation », est une lecture mensongère de notre Histoire. » Pour le parti indépendantiste, le peuple polynésien a été « volontairement sacrifié sur l’autel de la Raison d’État, pour la seule grandeur de la France. »
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Ce jeudi en séance à l’assemblée, les discussions sur la reconnaissance du fait nucléaire ont donné lieu à une autocritique du président du Pays Édouard Fritch qui répondait au parti bleu : « Je ne m’étonne pas qu’on me traite moi de menteur alors que pendant 30 ans nous avons menti à cette population, que les essais étaient propres. Nous avons menti. J’ai fait partie de cette bande. Pour quelle raison nous avons menti ? Alors que notre propre leader a vu une bombe péter. Lorsqu’on voit une bombe atomique péter, je pense qu’on se rend compte que ça ne peut pas ne pas faire de mal. »
Une tirade à laquelle Moetai Brotherson, député indépendantiste, a répondu : « Je ne crois pas vous avoir traité ni de menteur ni d’orgueilleux ».
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Le président du Pays explique qu’il « se doit aujourd’hui » de prendre ses responsabilités et « qu’on vienne participer à la reconstruction de ce Pays suite aux dégâts causés par ces essais nucléaires. »
Parmi les modifications proposées par la Polynésie, celle « de notre loi organique pour pouvoir prévoir une indemnisation majeure des problèmes et des dégâts liés au nucléaire dans notre pays, sur le plan économique et social. Et nous envisageons de demander à l’État de prendre ses responsabilités concernant les dépenses engendrées suite aux maladies prises en charge par la CPS » expliquait la semaine dernière le représentant Tapura Michel Buillard.
Le projet d’avis sur le toilettage du statut a été adopté. Mais c’est bien l’État qui aura le dernier mot.