Un huissier a constaté les dégâts à l’assemblée après la manifestation. Le président de l’Institution a décidé de porter plainte même si les grévistes se sont excusés : « On ne peut pas rester sans action ».
La session de l’assemblée, la dernière de cette mandature, reprend cette semaine. 17 projets de lois devraient être votés jusqu’à mercredi. De sa mandature comme président de l’institution, Marcel Tuihani ne veut retenir « que le meilleur ». « J’ai su je l’espère, faire évoluer l’institution, apporter une autre manière de gouverner. J’ai accompagné l’ensemble des élus, quand bien même je n’appartenais à aucune majorité (…) J’ai le sentiment d’avoir fait progressé véritablement l’institution, d’avoir établi un dialogue avec l’ensemble des élus, toutes composantes politiques et je tiens à remercier celles et ceux qui m’ont accompagné jusqu’à aujourd’hui. »
Ex-membre du Tahoeraa Huiraatira, le président de l’assemblée a créé son propre parti dont il a inauguré la permanence en novembre dernier. Avec Te Ora Api no Porinetia (un nouveau destin pour la Polynésie), Marcel Tuihani souhaite faire de la politique autrement. « Il faut regarder les véritables problèmes. Le politique aujourd’hui a l’art et la manière de tourner son regard ailleurs que vers les vrais problèmes : les problèmes que le Polynésien rencontre, que la population rencontre au quotidien. On voit aujourd’hui les jeunes perdus au quotidien. Qu’est-ce qu’on fait pour ces gens ? On a l’art et la manière de dire que c’est notre avenir. Mais qu’est-ce qu’on fait en réalité ? On n’en fait pas grand-chose. »
Marcel Tuihani souhaite ramener « des valeurs au sein de la famille » pour « reconstruire » le Pays. « La reconstruction de notre Pays passera inévitablement par une restabilisation des foyers polynésiens. Sans quoi les fondations de notre économie, de notre culture, de notre politique sociale, seront complètement perdues. »
Le député indépendantiste Moetai Brotherson a déposé une proposition de loi à l’Assemblée nationale. Elle vise à rendre inéligible tout élu condamné. Marcel Tuihani semble approuver cette proposition : « Sur le principe, je pense que tout le monde est d’accord, je suis d’accord sur le principe », même s’il s’agit pour lui d’une proposition assez « vague » : « Est-ce qu’il s’agit d’un casier judiciaire vierge ou pas ? Est-ce qu’il s’agit d’apprécier uniquement une condamnation ? Est-ce qu’il s’agit de retenir la condamnation d’inéligibilité ? ».
Rédaction web
Marcel Tuihani, président de l’assemblée de la Polynésie