Second tour des municipales 2020 : des candidats opposés à la date du 21 juin en Polynésie

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15 candidats aux élections municipales, soutenus par des parlementaires, ont signé un courrier à l'attention du Premier ministre. Ils ne souhaitent pas voir se dérouler le second tour à la date du 21 juin en Polynésie.

Publié le 13/05/2020 à 16:33 - Mise à jour le 19/05/2020 à 16:10

15 candidats aux élections municipales, soutenus par des parlementaires, ont signé un courrier à l'attention du Premier ministre. Ils ne souhaitent pas voir se dérouler le second tour à la date du 21 juin en Polynésie.

« Depuis l’annonce du président de la Polynésie française qu’éventuellement le second tour des élections municipales se tiendrait le 21 juin, c’est vrai qu’en tant que candidats, engagés dans cette élection du second tour, nous nous sommes concertés sur cette précipitation du 21 juin et nous avons attendus d’être consultés aussi bien par le Pays que par l’Etat sur cette éventualité et nous n’avons pas été consultés. C’est pour cela qu’aujourd’hui on s’est mobilisés pour dire publiquement que le 21 juin pour nous il y a d’autres priorités avant les élections », déclare Nicole Sanquer.

Un courrier signé par 15 candidats de Tahiti et Moorea, soutenus par Nuihau Laurey, Moetai Brotherson et Christian Vernaudon, a été adressé au Premier ministre. Des candidats de Tahaa et Huahine soutiennent également la démarche.

Ils avancent trois arguments pour le report du second tour des élections municipales. Le premier, le risque sanitaire, toujours présent selon eux :

« Il existe toujours ce risque sanitaire au niveau de l’épidémie de covid-19 et d’ailleurs regardez, le Conseil scientifique vient de publier son deuxième avis concernant les collectivités d’outre-mer. Nous ne sommes pas dans le groupe numéro 3 comme la Nouvelle-Calédonie où le Conseil dit clairement qu’il n’y a plus d’épidémie. On reste dans le groupe 2 où le risque est présent, où l’épidémie est en régression, mais nous ne sommes pas tout à fait sortis d’affaire. Donc la première raison qui nous rassemble c’est justement cette responsabilité par rapport à ces élections.(…) On doit appeler les personnes à aller voter alors qu’il y a ce risque sanitaire et nous disons donc non, c’est trop tôt à cause du risque sanitaire », explique tout d’abord Nicole Sanquer.

Lire aussi : Pour un second tour des municipales le 21 juin en Polynésie

Deuxième argument : la crise économique doit être la préoccupation première. « Nous considérons ces élections qui ne sont pas une priorité. Aujourd’hui on parle de la crise économique avec des personnes qui vont perdre leur travail donc les familles ne sont surtout pas concentrées sur le fait d’aller voter mais bien au contraire sur comment finir la fin de mois. (…) Il y a un discours contradictoire. »

Troisème argument : les candidats estiment que cette période remet en question la sincérité du scrutin. « Cette période de confinement a donné les moyens aux tavana d’être hyperactifs, hyper-médiatisés parce que n’oublions pas que nous sommes dans une période d’entre-deux tours. Et donc ça remet en cause la sincérité du vote. Clairement. Et donc le second tour des élections municipales sera sujet à plusieurs recours voire à l’annulation étant donné toute l’action qui a été menée pour venir en aide à la population. »

Les signataires du courrier ne veulent pas « être responsables de l’après 21 » juin dans le cas où les rassemblements provoqueraient une flambée des cas de covid-19.

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