Nucléaire, rencontre avec Darmanin, adieux à l’Assemblée : deuxième journée à Paris pour Moetai Brotherson

Publié le

Le président Moetai Brotherson a poursuivi ce mardi ses entretiens protocolaires à Paris, avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. Un rendez-vous pour "balayer tous les sujets" qui concernent l’État et la Collectivité, avant un déplacement du ministre au fenua, possiblement en août, annoncent nos confrères d'Outremers360.

Publié le 06/06/2023 à 10:19 - Mise à jour le 06/06/2023 à 14:42

Le président Moetai Brotherson a poursuivi ce mardi ses entretiens protocolaires à Paris, avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. Un rendez-vous pour "balayer tous les sujets" qui concernent l’État et la Collectivité, avant un déplacement du ministre au fenua, possiblement en août, annoncent nos confrères d'Outremers360.


« On a balayé tous les sujets du moment : les Jeux olympiques, l’Indemnité Temporaire de Retraite, les conventions qui sont à renouveler, la question de la Protection Sociale Généralisée, la question du nucléaire, l’aéroport de Tahiti-Faa’a, l’aéroport des Marquises, le campus des métiers de la mer », a détaillé le président Moetai Brotherson, élu le 12 mai dernier. « Un balayage assez large de tous les sujets » donc, et une « discussion très courtoise et efficace, en présence des conseillers de Matignon et de l’Élysée à l’écoute ».

Essais nucléaires : un « groupe d’études conjoint avec l’État » bientôt

Sur les conséquences sanitaires des essais nucléaires, « on va mettre en place un groupe d’études conjoint avec l’État pour finaliser des propositions qui sont déjà étudiées au niveau des Ministères et qu’on va valider », a expliqué Moetai Brotherson. Il s’agit à la fois des frais médicaux supportés par la sécurité sociale locale et des indemnisations des victimes des essais, dans le cadre de la loi Morin.

Lire aussi > Fonds marins : le Pays et l’État ont « des positions alignées » selon Moetai Brotherson

« Ces propositions sont en partie déjà connues de la Caisse de Prévoyance Sociale (CPS), pour partie ce sont de nouvelles solutions », a-t-il poursuivi, assurant vouloir « mettre rapidement en place ce comité de travail État-pays pour finaliser ces propositions ». D’après le président, plusieurs « pistes » sont déjà dans les tuyaux : « il y a celle de l’indemnisation forfaitaire auprès de la CPS des victimes reconnues par le CIVEN, et il y a celle de plus long terme sur le rattrapage du passif ».

– PUBLICITE –


« C’est un sujet sur lequel il y a eu déjà beaucoup de réflexion. Cette réflexion est mature. Les faux-semblants n’ont plus lieu d’être, les vieux fantasmes ont été évacués et on est aujourd’hui face à un principe de réalité. L’État est prêt à assumer ses responsabilités » a-t-il également assuré.

Retraites des fonctionnaires : un «  sujet critique »

Autre sujet important : celui de l’Indemnité temporaire de retraite (ITR). « C’est le sujet critique qui se profile devant nous » a prévenu Brotherson. La suppression de ce dispositif dont bénéficient les fonctionnaires d’État de plusieurs territoires d’Outre-mer avait été actée en 2018, après avoir été plafonnée à 8 000 euros (environ 955 342 Fcfp), de 2008 à 2018. Un comité de consultation sur l’extinction de l’ITR avait été mis en place en 2021 pour répondre aux inquiétudes et critiques face à cette suppression prévue en 2028.


Une réunion de ce comité de consultation devait avoir lieu le 19 juin, mais celle-ci a été décalée, a regretté le président. « J’ai demandé à ce que ces réunions ne soient pas trop décalées dans le temps puisqu’il y a un impératif calendaire qui est celui de l’inscription du nouveau dispositif dans le PLF ». Pour l’heure, seules deux réunions de ce comité ont eu lieu depuis sa création, dont la dernière en février. « C’est un sujet prioritaire pour nous, et j’ai bien senti que le ministre Darmanin était à l’écoute et très attentif à ce sujet. Je lui ai expliqué que cela pouvait créer des troubles sociaux importants chez nous », a insisté Moetai Brotherson.

Aéroport de Tahiti-Faa’a : Moetai Brotherson défend un nouvel appel d’offres avec nouveau cahier des charges

Sur l’aéroport de Tahiti-Faa’a, dont le renouvellement de la concession a été finalement supprimé, le président indique avoir été consulté pour avis à ce sujet. « Toute la question est de savoir si on relance un appel d’offres ou pas » explique Moetai Brotherson qui se dit « favorable » à la relance d’un appel d’offres, à condition que cette relance soit rapide. « On a déjà une base de travail, ce que nous voulons, c’est de pouvoir y intégrer les évolutions du secteur, notamment les exigences en matière environnementale qui n’étaient pas assez présentes dans le cahier des charges initial. Il faut absolument un aéroport zéro carbone, c’est qu’attendent les touristes et aussi le monde face au défi climatique. Cela suppose une redéfinition de certains paragraphes du cahier des charges et on peut relancer le processus assez rapidement », a-t-il estimé.

Enfin, sur la mise en place d’un processus de décolonisation avec référendum d’indépendance à la clé, Moetai Brotherson a dit vouloir aborder ce sujet avec le chef de l’État. « L’arbitrage sur ces questions doit se faire au plus haut niveau (…). J’estime qu’il faut d’abord que j’en discute avec le président de la République. Si cela se fait d’ici mon départ, tant mieux. Sinon ce sera à l’occasion d’un prochain déplacement ».

Adieux de Moetai à l’Assemblée nationale


Après cet entretien avec Gérald Darmanin, Moetai Brotherson a poursuivi son déplacement à l’Assemblée nationale, pour poser, non sans émotion, sa dernière question au gouvernement. Félicité et salué par la Première ministre pour son « opposition ferme et respectueuse », applaudi par ses collègues du Palais Bourbon, le président de la Polynésie va officiellement laisser sa place à sa suppléante Mereana Reid Arbelot, ce vendredi.

Dernières news

Activer le son Couper le son