Législatives : « n’allez pas voter pour des cartons de poulet, des fare OPH ou des CAE » appelle Moetai Brotherson

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Député sortant et candidat à sa succession dans la 3e circonscription, le député indépendantiste Moetai Brotherson était l'invité de nos journaux.

Publié le 10/06/2022 à 10:38 - Mise à jour le 10/06/2022 à 13:30

Député sortant et candidat à sa succession dans la 3e circonscription, le député indépendantiste Moetai Brotherson était l'invité de nos journaux.

L’appel à l’abstention de Gaston Flosse pour le second tour vient-il contrarier vos plans pour le second tour ?
« Non pas du tout. Je pense que Gaston Flosse n’est pas propriétaire des voix de ses adhérents. Personne n’est propriétaire. Aucun parti n’est propriétaire des voix de ses adhérents. Le bulletin de vote appartient à chacun, à chacune d’entre nous donc on verra le 18 si cet appel un peu bizarre sera suivi mais je ne pense pas qu’il sera suivi. »

Vous avez été surpris par cet appel à l’abstention ?
« J’ai été un peu attristé. Ça fait un peu fin de règne. »

Le bruit court que la candidate du Amuitahira’a Sylviane Terooatea dans la 3e circonscription pourrait vous soutenir pour ce second tour. Est-ce que vous avez été contacté ?
« J’ai reçu énormément d’appels de candidats qui ne sont pas au second tour et qui me disent qu’ils me soutiennent. Et ce n’est pas valable que pour moi. C’est valable pour nos trois candidats. Dans les trois circonscriptions on a reçu énormément d’appels. »

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En 2017 on se rappelle Vincent Dubois qui était le candidat du Tahoeraa Huiraatira, candidat déchu, avait appelé à vous soutenir malgré la consigne de Gaston Flosse.
« Oui, alors je ne sais pas si c’est notre passion commune pour le rugby… (rires) Je ne sais pas. Je pense que les voix appartiennent à chacun et chacune d’entre nous. Et il faut lire les programmes. Je suis pour que les gens fassent un vote éclairé. Il faut comparer les programmes, comparer les bilans et la façon de faire de la politique. Et je pense que cette année, encore une fois le tavini prouve qu’il fait confiance à la jeunesse et ça donne des fruits. Puisque, je crois que personne en face ne s’attendait à ce qu’on place nos trois candidats au second tour. C’est aujourd’hui chose faite et je pense que le 18, il y aura encore des surprises. »

Et est-ce que votre bilan a contribué à convaincre l’électorat ?
« Oui je pense. Je pense que malgré toutes les dénégations, malgré tout le mal que j’ai pu entendre venant du camp d’en face sur mon bilan, je pense que les gens ne s’y sont pas trompé. Ils ont vu le travail qui a été accompli pendant 5 ans. Ils ont vu le dévouement et le sérieux que j’ai mis à les représenter avec dignité, avec honneur. Et ils ne s’y seront pas trompé voilà. Si j’analyse les résultats qu’on a cette année, ils sont quand même édifiants. Et je fais un coucou à nos militants de Punaauia puisque pour la première fois de notre histoire, on est en tête à Punaauia. C’est quand même pas rien.

(…) Cette élection n’est pas autour du clivage indépendance/autonomie. Ce n’est pas un referendum d’autodétermination. Je pense que s’il y a un clivage, c’est entre une ancienne façon de faire de la politique, et une nouvelle façon de faire de la politique. »

Vous avez seulement 600 voix d’avance sur Tuterai Tumahai. Ça vous inquiète ?
« Non pas du tout. Ça ne m’inquiète pas. Je pense que le Tapura a fait le plein de ses voix, que son réservoir de voix pour le second tour n’est pas aussi important que le nôtre. À Faa’a on a cette longue tradition qui est un peu énervante parfois mais où on va voter au second tour, tranquillement. (…) On a prouvé au premier tour que même en se mobilisant finalement assez peu, on a 57% des voix à Faa’a. Et je pense qu’au second tour, Faa’a va montrer son vrai visage. »

Si à Punaauia vous arrivez en tête des suffrages, c’est l’inverse aux Raromatai. Votre adversaire arrive largement en tête dans la plupart des communes. Pourquoi d’après vous ?
« C’est le poids des maires. Il y a aux îles Sous-le-Vent une majorité de maires Tapura. Et donc c’est vraiment le poids des tavana. Il ne faut pas le négliger. C’est parfois un peu dérangeant quand ce poids des maires se fait sentir de manière un peu oppressante auprès des électeurs. (…) On a eu énormément de retours. On a vu tout un tas de choses qui sont un peu dérangeantes. »

Quel discours allez-vous tenir auprès des électeurs lors de vos tournées ?
« Le discours est toujours le même. C’est de dire ‘regardez les hommes, regardez les programmes, regardez la façon de faire de la politique et regardez ces jeunes qu’on met en avant. »

Par rapport aux îles, est-ce que vous allez intensifier vos rencontres aux Raromatai ?
« Nos équipes aux Raromatai sont déjà sur le terrain depuis le lendemain du premier tour parce qu’ils ont envie d’aller sur le terrain, ils ont envie de rencontrer le nuna’a. Ils y vont d’ailleurs accompagnés de certaines équipes d’autres partis. Il y a une dynamique qui s’est créée je crois autour des trois candidats du tavini et on ne peut que s’en réjouir. »

Vous allez intensifier votre campagne sur les deux grosses communes de Tahiti ?
« On va continuer à mener la campagne qu’on a mené et qui nous a bien réussie au premier tour c’est-à-dire rentrer dans les foyers, aller rencontrer les gens, être présents également sur les réseaux sociaux. C’est une de nos forces. Et on ne néglige pas cette nouvelle façon de faire de la politique puisqu’aujourd’hui, la jeunesse, elle ne va pas aux meetings. En revanche elle est sur Facebook. »

Dans cette nouvelle façon de faire de la politique, quelle est la différence par rapport à d’autres ?
« C’est la transparence. C’est de dire ‘voilà ce qu’on fait’. C’est, à chaque fois qu’on fait quelque chose, le montrer. Expliquer et se soumettre à la critique puisque quand vous dites ce que vous faites, quand vous montrez ce que vous faites, il y a des gens qui peuvent être contents, il y en a qui peuvent aussi dire ‘ah mais je trouve que ce n’est pas bien ce que tu fais’. Mais ce n’est pas grave. On se soumet à la critique et c’est comme ça qu’on avance. C’est comme ça aussi qu’on peut se corriger parce qu’on ne prétend pas être parfaits. J’ai fait, je le dis honnêtement, une ou deux bêtises dans le cours de mon mandat. Je m’en suis excusée auprès des Polynésiens. Quand on est un homme politique, il faut être capable d’admettre ses erreurs.

(…) Le 18, allez voter. Mais n’allez pas voter pour des cartons de poulet, des fare OPH ou des CAE. Allez voter pour des Hommes et un programme que vous aurez lu et auquel vous croyez. »

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