Vous n’êtes pas parvenu à hisser l’un de vos candidats au second tour. Le parti orange perd même au classement par rapport à 2017. C’est une défaite pour vous ?
« Oui mais malgré tout nous sommes satisfaits de ce résultat car le Tahoera’a Huira’atira avec tous ces derniers incidents, a quand même tenu le coup disons puisqu’il a fallu changer de nom. Ça ce n’est pas facile. Et ensuite il y a eu la traitrise de Teura Iriti qui, en plus d’avoir trahi le Tahoera’a Huira’atira, a cassé le groupe Tahoera’a Huira’atira à l’assemblée. Aujourd’hui il n’y a plus de Tahoera’a Huira’atira à l’assemblée. Et donc tout cela est venu un peu ébranler la confiance des adhérents au Tahoera’a Huira’atira. »
Est-ce que vous pensez que le changement de votre ligne politique vers l’objectif d’un Etat souverain associé à la France a pu jouer ?
« Non je ne pense pas. La majorité de la population est favorable à cette nouvelle ligne politique du Amuitahira’a : l’Etat souverain associé à la France. Mais nous continuerons et très fort et plus fort encore. Nous ne baissons pas les bras. »
Vous étiez la deuxième force politique en 2017. Une position aujourd’hui occupée par le Tavii. Que s’est-il passé ?
« Ce sont les incidents dont je vous parlais tantôt : le nom et l’assemblée. Teura Iriti et les autres. Et puis, en ce qui concerne le Tapura Huira’atira, ne nous voilons pas la face. Nicole Bouteau n’est pas élue grâce au bilan d’Edouard Fritch. Bien au contraire, elle a été élue grâce aux CAE, les 4000 CAE qui ont acheté 4000 voix, les tournées dans les îles avec le haut-commissaire également. Edouard Fritch se promenant avec le carnet de chèques Polynésie française, arrosant les maires par ci et par là ont fait que bon… Tant que le Tapura ne respectera pas la démocratie c’est-à-dire la liberté pour les citoyens de choisir son électeur, eh bien nous resterons toujours dans cette situation là. »
– PUBLICITE –
Vous parlez du Tapura, mais comment expliquer que le Tavini aie pris les devants ?
« Vous avez vu que le Tavini a quand même mis de l’eau dans son vin. Moetai Brotherson n’a jamais parlé d’indépendance à l’assemblée nationale. Le Gayic non plus. Le Gayic est indépendantiste depuis deux ans lorsque son père s’est fâché contre la Tahoera’a Huira’atira qu’il n’avait pas soutenu aux élections municipales. Il s’inscrit au Tavini Huira’atira alors qu’il n’est pas pour un sou indépendantiste. Toute la famille ce sont des autonomistes acharnés. Ce sont des opportunistes. Ils ont su jouer la carte et il faut reconnaitre qu’ils savent manier la langue française et le tahitien. De même que Chailloux, je ne sais pas s’il est vraiment indépendantiste mais pendant toutes ces années là il a été fonctionnaire sur le dos des contribuables de Faa’a. »
Aujourd’hui vous êtes au coude à coude avec A Here ia Porinetia. Comment est-ce que vous allez vous démarquer en perspective des territoriales ?
« Pour les territoriales, nous allons continuer le combat que nous faisons aujourd’hui. (…) Pour le second tour (des législatives, NDLR) nous n’avons pas décidé encore. Mais mettez vous à notre place. C’est quand même difficile. Est-ce qu’il faut soutenir le Tapura Huira’atira qui a mis le Pays dans cette situation catastrophique, dramatique, avec une dette de plus de 200 milliards, 71 000 chômeurs et que sais je encore. Heureusement qu’il y avait les CAE qui sont venus un peu noyer ce côté négatif de la politique du Tapura Huira’atira. Est-ce qu’il faut soutenir le Tavini Huira’atira ? Quelle est sa politique aujourd’hui ? Est-ce qu’ils sont vraiment pour l’indépendance ou non ? À certains moments c’est de l’indépendance dure, rigoureuse contre la France. On a l’impression que (…) c’est plutôt une séparation avec la France plutôt que l’indépendance. Enfin le grand conseil du Amuitahira’a décidera mercredi soir. »
Est-ce que vous pourrez être amené à appeler à l’abstention ?
« C’est une des possibilités. Nous verrons. »