Dominique Sorain : « Pour les Polynésiens, il faut que l’État et le Pays travaillent ensemble »

Publié le

Le successeur de René Bidal est au fenua. Dominique Sorain est arrivé mercredi soir à l’aéroport de Tahiti-Faaa, où il a été accueilli par le président Édouard Fritch. Avant la Polynésie, Dominique Sorain était à la préfecture de Mayotte depuis mars 2018. Il a également été directeur de cabinet de la ministre Annick Girardin et préfet de La Réunion. Le haut-commissaire de la République était dimanche notre invité en plateau.

Publié le 12/08/2019 à 10:46 - Mise à jour le 14/08/2019 à 10:11

Le successeur de René Bidal est au fenua. Dominique Sorain est arrivé mercredi soir à l’aéroport de Tahiti-Faaa, où il a été accueilli par le président Édouard Fritch. Avant la Polynésie, Dominique Sorain était à la préfecture de Mayotte depuis mars 2018. Il a également été directeur de cabinet de la ministre Annick Girardin et préfet de La Réunion. Le haut-commissaire de la République était dimanche notre invité en plateau.

Comment trouvez-vous la Polynésie, connaissiez-vous déjà ce territoire français ?
« Oui, j’avais eu l’occasion de venir à titre privé en Polynésie en 2003 et 2006, parce que j’avais de la famille qui y habitait. »

C’est différent de Mayotte ?
« Oui, très différent. Mayotte est un territoire qui a des problèmes de développement, d’équipement, qui est confronté à une immigration massive et à des problèmes de sécurité très importants. On est dans un contexte sensiblement différent, et d’un point de vue des institutions aussi. »

À votre arrivée, vous avez déclaré vouloir travailler avec le Pays. Vous avez pu échanger avec le président Édouard Fritch et les élus. Quels sont les premiers dossiers sur lesquels vous allez vous pencher ?
« Avant de parler des dossiers, je voudrais dire que j’avais déjà eu l’occasion de rencontrer le président Fritch lorsque j’étais directeur de cabinet de la ministre à Paris. C’est la volonté de travailler ensemble. Pour les Polynésiens, il faut que l’État et le Pays travaillent ensemble. Et ça nous a permis d’évoquer un certain nombre de dossiers sur lesquels il y avait déjà eu beaucoup de travaux menés, mais qu’il va falloir amplifier. C’est notamment tout ce qui est post-nucléaire à travers de l’indemnisation, la mémoire. Nous avons parlé aussi de la gestion des aéroports, des aéroports secondaires et de l’aéroport de Faa’a, la question du numérique et des liaisons numériques. C’est des questions de sécurité de la population aussi en termes de problèmes de drogue, de prévention de la délinquance, c’est un sujet important. C’est aussi les questions environnementales d’évolution climatique avec la protection des populations, notamment dans les atolls. C’est la question de la place de la Polynésie aussi dans son environnement international. Et nous avons parlé aussi de la venue du président de la République qui va être l’occasion d’avancer et de préparer un certain nombre de dossiers. Donc on a abordé beaucoup de sujets. »

Le nucléaire est un sujet sensible, vous l’avez aussi souligné à votre arrivée. Et vous avez ajouté vouloir attendre l’arrivée du président du Civen, pourquoi ?
« D’abord parce que le Civen, le Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires, joue un rôle essentiel dans ce dispositif, et le président Christnacht doit venir très prochainement. Sa venue avait été annoncée pour le mois d’août, mais il viendra très certainement fin septembre, début octobre. Pour continuer à parler d’indemnisation, je sais qu’il y a des attentes et des critiques qui sont formulées, mais ce que je tiens à noter, c’est que les procédures ont évolué. Alors qu’on avait traité un tout petit peu plus d’une dizaine de dossiers pendant 7 ans ; en l’espace de 2 ans, il y a 80 dossiers d’indemnisation qui ont été traités. Donc il va falloir continuer sur cette lancée sur la partie indemnisation, mais sur la partie mémoire également, qui est un point important. »

Sur cette partie mémoire, est-ce que l’État est prêt à dévoiler le reste des archives du nucléaire ?
« La mémoire, il y a des principes importants en la matière, c’est qu’il faut transmettre ce qui s’est passé, comprendre ce qui s’est passé et témoigner également. Donc ça suppose qu’on joue la transparence sur ces dossiers, bien sûr excepté ce qui peut relever des problèmes de défense. Mais il faut que cela puisse servir à la meilleure connaissance possible de ce qui s’est passé, et là aussi on a progressé au travers notamment des dispositifs législatifs où l’État a reconnu pleinement ce qui s’était passé. Là aussi il y a eu des progrès très importants au cours de la dernière période. »

La gestion des aérodromes de Raiatea, Bora Bora et Rangiroa doit être transférée au Pays. C’est ce qu’avait annoncé la ministre des Outre-mer en mars. Que reste-t-il à faire pour que ce transfert soit effectif ?
« Il faut rendre juridiquement possible le transfert de ces trois aérodromes dit secondaires de Raiatea, Bora Bora et Rangiroa. Donc il va falloir continuer à le faire. De la même façon, sur l’aéroport international de Faa’a, il y a une évolution puisque le Pays va renforcer sa participation au capital de l’aéroport, donc il va être encore plus associé à la gestion. Et il va falloir faire les appels d’offres justement pour trouver le gestionnaire de cet aéroport. Il est nécessaire de le moderniser aussi, de façon à rendre plus facile l’arrivée de tous nos visiteurs. »

Quand allez-vous faire votre première visite dans les îles de Polynésie ?
« J’espère le faire rapidement. Ça fait un peu plus de 48 heures que je suis arrivé, donc j’ai un certain nombre de contacts à Papeete, mais je souhaite aller aussi dans l’ensemble des îles, même les archipels les plus éloignés de Papeete. J’espère y aller dès la semaine qui vient à l’occasion de la rentrée scolaire. J’espère avoir cette occasion parce que c’est important de pouvoir comprendre, connaître, comment les gens vivent. »

Dernières news

Activer le son Couper le son