« Tu subis un viol conjugal. […] C’est toi qui va souffrir, c’est toi qui vas payer, c’est toi qui va être détruite ». Tels sont les mots de la jeune femme d’origine hongroise dans une vidéo vue plus de 10 millions de fois sur le site Loopsider. Dans celle-ci, publiée en 2020, ladite victime qui réside en Polynésie raconte les violences qu’elle dit avoir subi de la part de son ex-mari, dont des viols. Un témoignage poignant qui a suscité de nombreuses réactions.
Sauf qu’aux yeux de la justice, ces faits ne sont pas avérés. Avant la publication de cette vidéo, la plainte de la jeune femme avait été classée sans suite. Dans la foulée, elle avait été condamnée à verser plus de 5 millions de Fcfp à son ex-mari pour procédure abusive. Et l’homme a de nouveau saisi la justice contre la mère de son enfant, cette fois pour dénonciations calomnieuses et diffamation suite à la diffusion de cette interview.
« Dans cette vidéo, elle continue à dire et à maintenir que mon client l’a violée malgré toutes les condamnations qui sont intervenues à l’encontre de cette personne en particulier. Ça a été complètement la goutte de trop », s’est insurgée l’avocate de l’ex-mari, Vaitiare Algan.
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À la barre, l’ex-mari a dit vivre un calvaire : « Cela fait 9 ans que je subis ses accusations mensongères. J’encourais 20 ans de prison pour viol et j’ai passé les 9 dernières années sans vivre (…) je voudrais qu’elle prenne conscience du mal qu’elle fait« , a-t-il témoigné. Ce diplômé d’une prestigieuse école dit ne pas parvenir à trouver de travail du fait de ces accusations, voire même d’être parfois pris à partie dans la rue par des inconnus.
Malgré les multiples décisions de justice, son ex-femme n’en démord pas. Elle assure toujours avoir été violée et avoir donné cette interview pour alerter l’opinion publique sur ce qu’elle considère comme des défaillances du système français. Son avocate estime d’ailleurs que la vérité judiciaire n’est pas encore établie puisque d’autres juridictions ont été saisies.
« Il existe une procédure actuellement en cours devant la juridiction hongroise mais il y en a également une devant la cour européenne des droits de l’Homme. Donc il me semble aujourd’hui que les faits de dénonciations calomnieuses et de diffamation qui sont reprochés à ma cliente ne peuvent pas être caractérisés en l’état de ces procédures », s’est exprimée Me Emmanuelle Teixidor, l’avocate de la prévenue.
Le tribunal ne s’est pas rangé à cet avis. Il a condamné l’ex-épouse à 10 mois de prison avec sursis, 600 000 Fcfp d’amende et 500 000 Fcfp de dommages et intérêts. Au vu des très nombreuses actions intentées ces dernières années, il est toutefois peu probable que les choses en restent là. L’ex-couple qui se déchire la garde de leur enfant devrait donc de nouveau se faire face, cette fois devant la cour d’appel.