Tout est parti d’une compétition de surf spéciale, organisée du 8 au 12 juin dernier à Teahupo’o par la Fédération Tahitienne de Surf (FTS). Une rencontre, la « Tatauraa Pererure Horue », qui opposait les surfeurs de l’équipe de France aux riders locaux, lorsque Lorenzo Avvenenti et deux autre surfeurs on fait irruption sur le futur spot des Jeux Olympiques de 2024.
La Fédération les avait fait sortir de l’eau et avait sanctionné Avvenenti, vu comme le leader des trois, pour avoir perturbé le déroulement de la compétition. La commission disciplinaire de la FTS l’avait alors interdit de toute inscription aux compétitions locales et internationales jusqu’en 2024. Une décision confirmée par la commission d’appel de la Fédération, le 21 juillet dernier.
Le surfeur avait ensuite saisi les magistrats du tribunal administratif pour obtenir l’annulation de cette suspension. Il assurait que les délais pour préparer sa défense en appel n’avaient pas été respectés, et qu’il n’avait pas été entendu ni préalablement informé des faits qui lui étaient reprochés. En outre, il soutient qu’il ne savait pas qu’il pouvait se faire assister par une personne de son choix, alors que la fédération l’obligeait à choisir parmi un membre licencié de la FTS.
Dans sa décision, le tribunal donne partiellement raison au surfeur et annule les décisions de la commission de discipline et de la commission d’appel de la FTS. La juridiction relève que le délai de 7 jours entre la convocation et la séance de la commission d’appel est irrégulier, le délai étant selon le règlement de « 15 jours minimum« . Par ailleurs, le tribunal considère que la Fédération n’a pas informé le surfeur qu’il pouvait « présenter des observations, accéder au dossier disciplinaire et citer des témoins« , et qu’elle n’avait pas à l’obliger à choisir un licencié pour se faire assister.
Le tribunal a en revanche rejeté les demandes d’indemnisation du surfeur, ce dernier n’ayant formulé aucune réclamation à ce sujet devant la FTS.
S’il reconnaît que la FTS « a peut-être été un peu vite« , son président Lionel Teihotu estime que « rien ne change sur le fond« , et se dit prêt à « aller jusqu’au bout […] On va reprendre la procédure, s’il le faut, on le reconvoquera […] Il était bien au courant de ce qu’il faisait, on l’a reçu pendant 4h30 le 21 juillet (le jour de la sanction de la commission d’appel – ndlr). On ne peut pas mettre en péril ces compétitions« , a-t-il expliqué à TNTV.
Le conseil fédéral de la Fédération pourrait saisir un avocat et faire appel de cette décision.