À cause de faux, Coco Taputuarai retarde le projet de Hao de plusieurs années

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Coco Taputuarai a été condamné ce mardi à 3 ans de prison avec sursis par le tribunal pour faux et usage de faux. L’entrepreneur avait obtenu un important marché à Hao dans le cadre du projet chinois de ferme aquacole. Mais il a produit des plans frauduleux. Résultat des courses selon l’avocat des investisseurs chinois : trois ans de retard dans les travaux et de l’argent perdu.

Publié le 25/02/2020 à 15:39 - Mise à jour le 25/02/2020 à 18:54

Coco Taputuarai a été condamné ce mardi à 3 ans de prison avec sursis par le tribunal pour faux et usage de faux. L’entrepreneur avait obtenu un important marché à Hao dans le cadre du projet chinois de ferme aquacole. Mais il a produit des plans frauduleux. Résultat des courses selon l’avocat des investisseurs chinois : trois ans de retard dans les travaux et de l’argent perdu.

Coco Taputuarai a-t-il, à lui seul, retardé l’avancée de la construction de la ferme aquacole ? C’est ce que soutient l’avocat de la société Tahiti Nui Ocean Foods.

L’entrepreneur avait obtenu un important marché sur la phase 1 du projet : des travaux d’étude destinés à obtenir les premiers permis de construire du service de l’Urbanisme.

Il avait fait appel à un architecte pour réaliser les plans. Mais au bout de quelques mois, celui-ci avait cessé sa collaboration car il n’était pas rémunéré. Or 16 plans sont revenus du service de l’Urbanisme pour complément d’information. Ils ont fait l’objet de quelques modifications, puis ont été renvoyés à l’Urbanisme avec de nouveau le cachet de l’architecte. Sauf que ce dernier ne les avait jamais validés.

Au final, Coco Taputuarai se retrouve à la barre du tribunal et les investisseurs chinois ont perdu du temps.

« Il a fallu refaire tous ces plans et aujourd’hui, plus de trois ans après, les plans ont été rectifiés et les autorisations données, explique Me Jourdainne, l’avocat des investisseurs. Mes clients, qui avaient confiance en les entreprises locales, ce sont aperçus au fur et à mesure de l’avancée du dossier de cette absence de professionnalisme de l’entrepreneur. »

Le principal intéressé, lui, se défend d’avoir retardé le projet et charge les investisseurs. 

« Le chantier n’a pas eu de retard, c’est en fait les Chinois qui ont retardé sciemment le chantier, déclare Coco Taputuarai. Je ne sais pas s’ils ont de l’argent pour continuer Hao, c’est ça le gros problème. Ils ont démarré normalement au mois de juin l’année dernière pour les travaux de terrassement. Pourquoi ils n’ont pas continué ? Qu’est-ce qui se passe ? »

Pour ce qui est du faux, l’avocat de l’entrepreneur a assuré que son client n’avait pas d’intention frauduleuse, mais qu’il n’était tout simplement pas à la hauteur.

« J’ai plaidé la bonne foi d’abord, l’incompétence étant accessoire car il a été très compétent dans ses activités parce qu’il s’entourait de gens compétents, assure Me Des Arcis. C’est le jour où il a été entouré de gens incompétents et malhonnêtes qu’il a commencé à avoir des problèmes. »

Dans ses réquisitions, le procureur a fustigé un « entrepreneur rapace » qui a fait preuve d’un « manque total de professionnalisme »

Pour ces faux et leur usage, Coco Taputuarai a finalement écopé de 3 ans de prison avec sursis et d’une interdiction à vie d’exercer. Il devra également rembourser 50 millions de francs qu’avait versé Tahiti Nui Ocean Foods à sa société.

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