Procès Dubaquier : huit à neuf ans de prison requis contre Mercedes et son mari

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Publié le 20/03/2018 à 15:47 - Mise à jour le 07/06/2019 à 16:39

Huit à neuf ans de prison et une amende douanière de 300 millions de francs : telles sont les réquisitions du procureur Haussner à l’encontre de Mercedes et Patrice Dubaquier. Ces derniers sont accusés de trafic d’ice et de blanchiment d’argent. Le deuxième jour de leur procès s’est ouvert ce mercredi. 

Pour l’accusation, il ne fait aucun doute que le couple est la tête pensante d’un vaste trafic d’ice. Celui-ci aurait permis l’introduction de deux à quatre kilos de méthamphétamine ces dernières années sur le territoire. Un magistrat tonne :

« C’est Mercedes Dubaquier qui a joué le rôle d’organisatrice, elle occupe une place prééminente dans ce trafic. »

La drogue était revendue par des grossistes et des dealers qui étaient en contact avec les époux Dubaquier. Contre ces revendeurs, le représentant du parquet a réclamé des peines allant de deux à six ans de prison ferme avec, là aussi, des amendes conséquentes.

AUCUN SIGNALEMENT DES BANQUES

Les revenus tirés du trafic, estimé à plus de 200 millions de francs, alimentaient les comptes des diverses sociétés des Dubaquier, comme l’a reconnu mardi la femme d’affaires. Ce qui lui vaut comme son mari, sa fille et deux de ses comptables, d’être aussi renvoyée pour blanchiment d’argent.

Pour ces faits, le procureur a demandé contre les trois dernières, une peine de trois ans de prison avec sursis. Le magistrat a profité de son réquisitoire pour pointer du doigt les établissements bancaires, trop peu regardants à ses yeux. Il déclare :

« Jamais une enquête sur un trafic de stupéfiant en Polynésie n’a commencé sur le signalement d’une banque locale. »

« J’AI CRU QU’ON ALLAIT TOUT PERDRE »

L’accusation n’a pas jugé crédible la position de Mercedes Dubaquier. Depuis deux jours, elle assure n’avoir joué qu’un rôle d’intermédiaire pour un mystérieux Monsieur M dont elle refuse de révéler l’identité.

Les larmes aux yeux, la cheffe d’entreprises a donné sa version des faits.  Si elle s’est lancée dans ce trafic, c’était uniquement pour renflouer les caisses de ses sociétés qui périclitaient d’autant que, selon ses dires, elle s’était fait « arnaquer » dans sa tentative de rachat du quotidien La Dépêche :

« J’ai cru qu’on allait tout perdre, même la maison familiale (…)  Les compte étaient systématiquement dans le rouge, c’était une course effrénée. »

A l’heure actuelle, les avocats de la défense ont entamé leurs plaidoiries. Le délibéré devrait être rendu jeudi dans la matinée. 

Rédaction web avec J-B Calvas 

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