Il s’avère que la tuberculose n’est pas étrangère à la famille de la victime. Son frère a contracté la maladie en 1998. Il a été traité et a guéri. En janvier 2010 lors d’une visite à la médecine scolaire il est demandé à la famille d’effectuer une radio des poumons du jeune garçon.
C’est sa tante qui l’accompagne à l’hôpital pour effectuer l’examen où des tâches suspectes sont détectées. La mère ne sachant pas de quoi il en retourne, confie la radiographie à son fils pour qu’il l’apporte à l’infirmière de son établissement afin qu’elle la transmette à la médecine scolaire.
Personne ne semble alors se soucier réellement de l’état de santé de l’enfant. Selon plusieurs proches interrogés durant l’instruction, le jeune garçon toussait souvent et crachait parfois du sang. Ses propres parents ont affirmé à la barre qu’ils n’avaient pas remarqué cela.
Son père, pêcheur est rarement à la maison et ne semble pas trop se soucier de ses enfants. Sa mère, femme de ménage dans une école, s’occupe de tout à la maison où loge une quinzaine de personnes.
De janvier 2009 à juin 2010 le garçon est envoyé deux fois chez le médecin par sa mère pour des problèmes aux oreilles et à l’estomac et, à aucun moment, les praticiens n’ont décelé la tuberculose de l’enfant.
Le 25 juin 2010 l’enfant est hospitalisé en état de suffocation. Sa tuberculose est enfin traitée et on lui prescrit des médicaments. Mais une fois sorti de l’hôpital l’enfant refuse de prendre son traitement. Son état s’aggrave et au lieu de le ramener chez un médecin ou à l’hôpital, ses parents décident d’avoir recours à la médecine traditionnelle.
Un proche propose même de recourir à des prières pour que l’enfant guérisse. Le 1er août 2010 l’enfant est conduit à l’hôpital où il décèdera sans que les médecins ne puissent faire quoi que ce soit.
Pour le procureur de la République, les parents de la victime sont de mauvaise foi lorsqu’ils affirment à la barre n’avoir pas remarqué la toux et la maigreur de leur enfant. Selon lui : « ils disent tout et son contraire ». Il a requis 6 mois de prison assortis du sursis.
Selon les avocats des deux parents : « on leur reproche de n’avoir pas décelé en un mois ce que deux médecins n’ont pu déceler ». Un conseil renchérissait en demandant à la cour de comprendre la pensée des parents. « Ils ont envoyé leur enfant chez des médecins popa’a qui n’ont pas pu guérir leur enfant alors ils se sont tournés naturellement vers la médecine traditionnelle ».
La cour a finalement suivi les réquisitions du procureur en condamnant les deux parents à 6 mois de prison avec sursis. A l’annonce du jugement le père qui feignait de ne pas entendre les questions du juge durant le procès a montré son mécontentement en secouant la tête tout en marmonnant en tahitien qu’il n’acceptait pas la sentence.