Le président Édouard Fritch a demandé l’ouverture d’une enquête.
Ce mercredi, le procureur de la République tenait une conférence de presse. Les investigations menées par les gendarmes de la brigade nautique de Faa’a révèlent 87 bonbonnes de bromure de méthyle (18 pleines et périmées, 69 vides) contenant par ailleurs du cholopricrine (gaz notamment utilisé pendant la Première Guerre mondiale comme gaz létal de combat) étaient stockées dans l’épave coulée… Mais ce n’est pas tout. Des déchets métalliques (conteneurs, chariots élévateurs, réservoirs, extincteurs…), pour un poids total de 196 tonnes étaient également entreposés dans l’épave.
Les investigations révèlent surtout que c’est le responsable de la cellule phytosanitaire qui a sollicité le commandant du Port pour éliminer le stock de bonbonnes et divers déchets en l’immergeant avec l’épave.
Le responsable de la cellule protection des milieux de la direction de l’environnement aurait été informé pour avis et accord. Le 17 décembre, des agents de la cellule phytosanitaire de la Diren ont donc chargé, sans être particulièrement protégés, les bonbonnes de gaz…
Le procureur a annoncé le placement en garde à vue ce mercredi du responsable de la cellule phytosanitaire de la direction de la Biosécurité, du responsable de la cellule protection des milieux de la Diren et du commandant du port.
Le commandant a reconnu avoir averti divers prestataires et entreprises occupant l’emprise portuaire pour leur demander de se débarrasser de leurs déchets destinés à être immergés dans l’épave du Kura Ora II.
Le responsable de la cellule phytosanitaire de la direction de la Biosécurité a contesté avoir eu quelconque intention de violer les dispositions législatives réglementaires sur l’environnement.
De son côté, le responsable de la cellule protection des milieux à la Diren réfute avoir donné son accord pour l’immersion des bonbonnes.
Le procureur a saisi ce mercredi un juge d’instruction. Les 3 personnes placées en garde à vue ont été présentées au juge d’instruction ce mercredi après-midi. Le placement sous contrôle judiciaire avec obligations notamment, de ne plus exercer les fonctions ayant permis la commission des infractions, a été requis.
400 kg de gaz auraient été dispersés dans l’eau. Selon les premiers résultats de l’enquête, les bonbonnes auraient pourtant pu être traitées « dans les règles de l’art. »