Comme chaque mercredi, des centaines de jeunes occupaient l’espace public hier à Papeete alors même que les mesures sanitaires en vigueur limitent les rassemblements.
Plusieurs patrouilles de la DSP ont interpellé un jeune après une énième bagarre. Une interpellation qui a inévitablement attiré l’attention d’autres jeunes. Ces ados se sont émus d’une intervention qu’ils jugent musclée.
Mais que font des dizaines de mineurs livrés à eux-mêmes dans les rues de la capitale un mercredi après-midi et alors que l’ensemble de la Polynésie est soumise à des mesures sanitaires strictes : pas de rassemblement de plus de 6 personnes dans les lieux publics, et distanciation de mise…
« Pour nous, le mercredi est toujours un moment à faire du baby-sitting. je pense que les jeunes aujourd’hui comprennent les règles à leur manière, estime le chef du service de la police municipale Jean-Michel Barsinas. On ne les empêche pas de venir en ville, se détendre. La ville est faite pour. mais lorsqu’il y a des tensions ou des règlements de compte parce que le mercredi c’est le seul moment vacant où ils ne sont pas à la maison, c’est un moyen pour eux de s’exprimer. »
La quasi totalité des effectifs de policiers municipaux de Papeete sillonne le centre-ville chaque mercredi. Papeete prend des allures de cité de série américaine. « La police municipale, au détriment des quartiers, est sollicitée dans l’hyper centre où il y a une forte concentration. Chaque mercredi nous sommes voués à être là pour garantir la sécurité de nos jeunes enfants. »
Depuis 2016, des comités transversaux de prévention de la délinquance organisent des tables rondes entre les autorités de l’Etat, du Pays et des communes. En 2018, la délinquance des mineurs a même été désignée comme étant une priorité. Pourtant, chaque mercredi, les tensions se répètent inlassablement, devenues un véritable divertissement pour les jeunes de la capitale.