Affaire Papy Fat : « Ça fait 10 ans que l’on attend la vérité ! »

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Publié le 06/06/2018 à 14:47 - Mise à jour le 21/06/2019 à 12:17

De quoi est mort Papy Fat le 21 juillet 2008 ? Telle est l’épineuse question à laquelle le médecin légiste, qui a étudié les restes du vieil homme, a tenté de répondre. Depuis Paris, en visio-conférence, l’expert n’a pu émettre que des hypothèses.

La dépouille de la victime a été sortie de terre cinq ans après son décès et il a été difficile de trouver des preuves intangibles. Seule certitude : il n’est pas mort de froid comme l’ont évoqué certains accusés. Pour le reste, le médecin privilégie deux thèses. Maitre Lau, avocat de la famille, explique :

« Soit le décès est dû à une hémorragie interne due à des traumatismes, soit c’est dû à un stress intense vu l’âge de Papy Fat, ce stress intense conduit à un arrêt cardiaque. »

L’expert n’a en revanche pas été capable de déterminer si le vieil homme avait reçu des coups avant de décéder. Les accusés reconnaissent aujourd’hui du bout des lèvres l’avoir bousculé bien qu’ils avaient évoqué des gifles, voire des coups de poing au cours de l’instruction.

Depuis le début de l’audience, tous se contredisent, se perdent dans leurs déclarations. Au grand dam de la famille du défunt. L’avocat de la famille continue :

 « Ça fait 10 ans que l’on attend la vérité ! Mais cette vérité-là, elle a été enterrée, par les accusés. Il y a des éléments très objectifs dans le dossier. Vous savez, Papy Fat, est arrivé dans un quartier, ce n’était pas son territoire, c’était le territoire de ces jeunes. Dans ce territoire, il y avait une plantation de pakalolo… Vous avez compris le reste. »

Pour la défense, les quatre accusés ne cherchent pas à dissimuler la vérité mais ils ont oublié le dérouler d’une journée remontant à dix ans. Maitre Bennouar déclare :

« Ils n’ont pas une mémoire sélective, ce ne sont pas de menteurs comme la cour a pu le dire de manière assez choquante à mes yeux… »

Pour l’avocat, ils font aussi les frais du milieu social duquel ils sont issus :

 « Ils viennent d’un quartier défavorisé, ils savent très bien qu’ils ne seront pas crus. C’est une réalité, on ne peut pas leur dire que s’ils s’étaient présentés à une gendarmerie, les choses se seraient bien passées. On les aurait tous vus comme des potentiels coupables et on aurait creusé, comme on le fait aujourd’hui, pour essayer d’établir un lien entre eux et la mort de Monsieur Thong Fat. »

Le procès, qui a pris du retard, doit s’achever vendredi. Le verdict devrait être rendu dans la journée. En cas de condamnation, les quatre accusés, qui comparaissant libres, pourraient être immédiatement écroués.

Rédaction web avec J-B Calvas

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