Accident de plongée à Rangiroa : un an de prison avec sursis requis contre le moniteur

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Publié le 12/09/2018 à 15:02 - Mise à jour le 13/06/2019 à 13:20

L’accident s’est produit le 14 mars 2012 dans la passe de Tiputa, à Rangiroa. Un moniteur du club Top Dive encadrait ce jour-là une plongée à laquelle participaient trois ressortissants américains, dont deux cameramen venus réaliser un film publicitaire. Parmi eux : Mike Prickett, professionnel reconnu pour ses images de surf.

Dès le début de la plongée, l’un des hommes est confronté à un masque défectueux. Il remonte à la surface, accompagné seulement de Mike Prickett. Puis tous deux décident de s’immerger de nouveau pour retrouver le reste de la palanquée. Ils n’y parviendront jamais.

Ils descendront pourtant jusqu’à près de 63 mètres puis remonteront en respectant les paliers avant d’accélérer la cadence faute d’oxygène suffisant. Résultats : deux accidents de décompression. Mike Prickett, le plus gravement atteint, y perd l’usage de ses jambes.

Pour l’accusation, comme la partie civile, le moniteur n’aurait jamais dû laisser les deux hommes sans surveillance. Me Gilles Jourdainne, avocat de l’un des plaignants, souligne : « Un chef de palanquée doit respecter la réglementation. En l’espèce, ça n’a pas été le cas. Surtout, il ne doit pas se désolidariser de la palanquée. Or, c’est ce qu’il s’est passé. »

Du côté de la défense du moniteur, on estime que celui-ci n’a commis aucune faute. A la barre, l’intéressé a expliqué qu’il pensait que les deux hommes étaient en sécurité à la surface et qu’il n’imaginait pas qu’ils s’immergeraient de nouveau. Me Pierre Dunac, avocat du moniteur, affirme : « Cet accident, qui va avoir des conséquences pour l’un des plongeurs, non négligeables, mais qui aurai pu être encore plus dramatique, n’est dû qu’à la seule imprudence de ces gens-là. »

Pour l’avocat général, ces explications sont un peu courtes. Ce dernier a considéré que l’attitude du chef de palanquée avait bien conduit à l’accident. Le magistrat a requis contre celui-ci une peine d’un an de prison avec sursis ainsi qu’une interdiction d’exercer pendant une année.

« Depuis neuf ans que je suis en Polynésie, il n’y a pas une année sans qu’un accident se produise. Ce qui dénote le manque de professionnalisme d’un certain nombre de clubs », a tenu à souligner le représentant du ministère public. Le délibéré sera rendu le 25 octobre.

J-B Calvas 

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