Des éleveurs veulent déployer des ruchers sentinelles pour protéger les abeilles de Polynésie

Publié le

Le Groupement de défense sanitaire animal de Polynésie française (GDS-A) veut protéger les abeilles contre les parasites et en particulier le varroa qui pourrait décimer les colonies locales. Pour cela, elle souhaite mettre en place des ruches sentinelles.

Publié le 23/03/2024 à 16:36 - Mise à jour le 24/03/2024 à 9:02

Le Groupement de défense sanitaire animal de Polynésie française (GDS-A) veut protéger les abeilles contre les parasites et en particulier le varroa qui pourrait décimer les colonies locales. Pour cela, elle souhaite mettre en place des ruches sentinelles.

Des ruchers « sentinelles » pour surveiller la santé des abeilles dans des zones à risque (aéroports, ports et zones apicoles à fortes densités d’abeilles). C’est ce que souhaite mettre en place Le GDS-A, une association composée d’éleveurs. « Les abeilles sont des espèces qu’on appelle porte-drapeau, explique dans une vidéo de la Fondation Anavai, Olivier Esnault, vétérinaire épidémilogiste et président du GDS-A. C’est une espèce qui est très symbolique et elle porte en elle un peu tout l’effondrement du monde moderne avec l’agriculture intensive, la perte de la biodiversité. C’est un auxiliaire de pollinisation très important. On est quand même à l’heure de l’autonomie alimentaire. On veut avoir des fa’a’apu qui produisent, on veut de la production locale. Et si la population d’abeilles s’effondre, ça va être beaucoup plus compliqué de produire localement. » En tout, il s’agira de déployer 13 ruchers constitués chacun de deux ruches et une ruchette.

Des prélèvements réguliers seront faits dans ses ruches sentinelles déployées sur les iles de Tahiti, Moorea et Raiatea. « On va passer une fois par mois dans ces colonies pour surveiller la non-apparition de parasite. Et si on le détecte, on travaillera sur la mise en place d’un plan d’urgence le plus rapidement possible. » C’est, selon Olivier Esnault, la « première fois » qu’un tel dispositif va être déployé au fenua.

« L’absence de varroa est quelque chose d’exceptionnel à l’échelle mondiale. »

Ce procédé permettra notamment de détecter de manière précoce l’introduction du parasite « Varroa destructor », un acarien qui se nourrit des corps gras de l’abeille. « Je viens de La Réunion. Là bas, on a attrapé le varroa en 2017. Un an après la détection du parasite, on est passé de moins de 1% de mortalité par an à 64% de mortalité annuelle. Ça veut dire que plus d’une colonie dans l’ouest de l’île de La Réunion est morte un an après la détection du parasite. L’absence de varroa est quelque chose d’exceptionnel à l’échelle mondiale. »

L’association lance un appel aux dons via la fondation Anavai pour l’achat de matériel pour fabriquer les ruches. Les fonds serviront aussi au financement des analyses sanitaires en laboratoire et au financement des analyses des miels des ruches sentinelles. Les abeilles, quant à elles, seront fournies par des apiculteurs volontaires, adhérents de l’association.

Dernières news

Activer le son Couper le son