Tahiti Nui Télévision : Vous avez été élu à la tête du CESEC il y a environ 2 mois. Qu’est ce qui vous a incité à vous présenter ?
Eugène Sommers, président du CESEC : « Le bureau de la CSIP (Confédération des Syndicats Indépendants de Polynésie, NDLR) m’avait demandé de me présenter au poste de président du CESEC. J’ai réfléchi. J’ai proposé ma candidature au bureau et ils étaient tous d’accord que je sois candidat à ce poste. On était 3 candidats. Il y avait la candidature de Diana Yieng Kow, celle de Patrick Galenon et moi-même. Au troisième tour, j’ai eu 20 voix, Patrick a eu 14 voix et Diana 8 voix. Et j’ai donc été élu. Je viens de voir qu’il y a des liquidations judiciaires, des saisies, des ventes aux enchères… et je ne comprends pas. Au niveau des banques aujourd’hui, il y a 640 milliards qui dorment. Je ne comprends pas pourquoi cette somme-là dort dans les 3 banques, ici, en Polynésie. C’est quand même énorme. Pourquoi ils n’essaient pas de faire travailler cet argent autrement que de le laisser dormir dans leurs comptes… »
Lors de votre discours d’intronisation vous avez dit que les membres du CESEC devaient « redonner confiance dans l’avenir », que vouliez-vous dire ?
« C’est vrai qu’au niveau de mon discours lors de l’élection, nous sommes au niveau de la CSIP, on était conscients de faire avancer les choses. La preuve, c’est que nous avons proposé une saisine sur la pauvreté parce qu’aujourd’hui la pauvreté au niveau de la Polynésie existe. Et nous avons décidé aussi au niveau de notre organisation de soutenir la caisse de chômage. »
Quelle est la finalité justement de cette saisine ?
« C’est essayer de faire comprendre à notre gouvernement qu’aujourd’hui, dans beaucoup de quartiers comme Papeete, Faa’a, Pirae, la pauvreté existe. Il faut aller vers eux, les aider. »
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Quel regard portez-vous sur la situation actuelle ? Craignez-vous des licenciements massifs ?
« Tout à fait. Aujourd’hui, il y a presque des licenciements tous les jours dans toutes les entreprises. Beaucoup de salariés viennent nous voir au niveau de notre organisation. Du lundi au vendredi, on reçoit des salariés qui ont perdu leur travail ou ceux dont leur salaire a été baissé de presque 50%. Ce n’est pas possible, ils n’arrivent plus à vivre, à payer leurs dettes. »
Que pensez-vous de la gestion de la crise par les autorités du Pays comme de l’État ?
« Vous savez, le Covid est venu de l’extérieur, ce n’est pas d’ici, mais malheureusement, aujourd’hui, il y a plus de 13 000 cas à ma connaissance, et tous les jours, ça augmente, et cela m’inquiète pour les salariés et les entreprises du pays. »