Delta Airlines : une concurrence « au bénéfice des Polynésiens », selon le ministre chargé des Transports

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Alors que l'américain Delta Airlines a effectué son premier vol Los Angeles-Papeete le 17 décembre 2022 et dessert la Californie à des tarifs record, le député Nupes Tematai Le Gayic s'est inquiété, à Paris, de la pression mise sur Air Tahiti Nui. Une concurrence accrue que le ministre chargé des Transports voit, lui, d'un bon œil.

Publié le 10/02/2023 à 11:14 - Mise à jour le 10/02/2023 à 11:29

Alors que l'américain Delta Airlines a effectué son premier vol Los Angeles-Papeete le 17 décembre 2022 et dessert la Californie à des tarifs record, le député Nupes Tematai Le Gayic s'est inquiété, à Paris, de la pression mise sur Air Tahiti Nui. Une concurrence accrue que le ministre chargé des Transports voit, lui, d'un bon œil.

Delta Airlines, une menace pour Air Tahiti Nui ? Depuis son premier vol en provenance de Los Angeles, le 17 décembre dernier, la compagnie américaine opère la liaison Papeete-Los Angeles à raison de trois vols par semaine. Si cette période d’ajustement est concluante, Delta pourrait s’implanter définitivement au fenua, d’autant plus qu’elle est une alliée commerciale d’Air France (alliance Sky Team – NDLR), autre opérateur sur le tronçon. Delta prend le relais d’Air France quand cette dernière n’a aucune rotation, notamment le mardi et le jeudi.

Lire aussi : Delta Airlines arrive à Tahiti pour un test de 3 mois

Une implantation qui pourrait, selon le député Nupes Tematai Le Gayic, nuire à Air Tahiti Nui. Dans une question écrite au gouvernement, l’élu indépendantiste a demandé à Clément Beaune, ministre des Transports, quelles seraient les conséquences de l’installation définitive du « mastodonte aérien » pour la compagnie du fenua.

« Les compagnies Air France et Air Tahiti Nui ont trouvé un équilibre concurrentiel dans la desserte de Papeete. Or Delta Airlines a annoncé pouvoir proposer un premier tarif à 334 euros, bien en-deçà des tarifs pratiqués par Air Tahiti Nui. Cette dernière n’a pas les ressources nécessaires pour résister face à la guerre des prix qui sera le produit de l’implantation de Delta Airlines et du désengagement d’Air France », soulève le député dans sa question.

Tematai Le Gayic a demandé en définitive si la stratégie adoptée par Air France, donc par l’État, visait à « déstabiliser l’un des outils de développement les plus importants de la Polynésie et ainsi créer un séisme dans l’économie polynésienne puisque plusieurs centaines d’emplois sont en jeu, Air Tahiti Nui étant le deuxième employeur de Polynésie« .

Un « impact positif » pour le gouvernement

Dans sa réponse, le ministre des Transports assure qu’Air France ne compte pas se désengager de la desserte de la Polynésie et « reprend progressivement son exploitation vers la Polynésie française après la crise sanitaire liée à la covid-19« , envisageant même de « revenir au niveau des cinq fréquences hebdomadaires exploitées avant la crise« .

Toujours selon le ministre, l’arrivée d’un nouveau concurrent doit permettre un élargissement du marché, notamment touristique, en faveur de la Polynésie française : « Chaque nouvelle compagnie, étant dotée de son réseau, attire en effet une clientèle touristique additionnelle, participant ainsi à la promotion de la Polynésie française à l’étranger ».

Quant à la guerre des prix évoquée par le député, le gouvernement estime là aussi que les offres de Delta sont un outil de promotion pour la Polynésie : « La diversité des prix pratiqués est susceptible de toucher de nouvelles catégories de voyageurs, qu’il s’agisse de la clientèle d’affaires, de tourisme haut gamme ou intermédiaire tout en améliorant la connectivité de l’archipel au bénéfice des Polynésiens. »

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