Air Tahiti Nui a transporté près de 60% du trafic international en 2018, un résultat en recul de 7,7 points par rapport à 2017. Dans son bilan d’activité annuel, le bénéfice chute de 86% : 288 millions de Fcfp en 2018 contre 2 milliards de Fcfp en 2017.
Si le taux de remplissage est équivalent à l’année précédente, ATN s’est heurtée à un secteur devenu en l’espace d’un an très concurrentiel avec l’arrivée sur le marché de la compagnie low cost French Bee, puis United Airlines.
Conséquence, des baisses sur les résultats. Le transporteur aérien local a réalisé un chiffre d’affaires de 34,1 milliards de Fcfp en 2018, contre 35,4 milliards de Fcfp en 2017 (soit -4%) et transporté 471 452 passagers.
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Pour maintenir le cap, la compagnie au tiare mise sur sa position de leader sur le trafic touristique. En 2018, 132 456 touristes ont été acheminés par ATN, soit 61% des parts du marché. Les outils de promotion de la destination et du transporteur permettent à la compagnie de rester en tête.
Reste maintenant à maintenir le plan de vol programmé pour 2019 et les années à venir avec la nouvelle flotte de Dreamliner. ATN travaille sur une nouvelle politique commerciale avec un ajustement des programmes de vol et le développement des produits et services pour sa clientèle.
Invité sur notre plateau, Michel Monvoisin, le président directeur général d’Air Tahiti Nui, a expliqué que ces « résultats sont conformes aux prévisions », « ils sont même un peu mieux que ce que nous avons présenté. L’année 2018 a été riche en événements et le rapport d’activité le traduit, ce n’est pas uniquement des résultats financiers. C’était nos 20 ans, une nouvelle marque, de nouveaux avions, un nouveau siège social, une nouvelle identité. »
Selon lui, « la première cause de baisse des bénéfices, c’est le carburant. Et sur ce sujet, Air Tahiti Nui est dans la moyenne de ce qui s’est passé dans l’industrie internationale ». « Le directeur général de la IATA l’a annoncé, les bénéfices 2018 sont de l’ordre de 6 dollars par passager transporté, a-t-il poursuivi. On a transporté 475 000 passagers, multiplié par 6 dollars, ça fait à peu près nos résultats. On aurait préféré faire mieux bien entendu, mais on s’est pris une facture carburant en hausse de 1,5 milliard. C’est la première raison de la baisse du résultat. Et avec la concurrence, et c’est pareil pour tous nos concurrents, la surcapacité a entraîné une guerre des prix. Donc la hausse du carburant n’a pas été répercutée sur le prix du billet d’avion, ni par nous, ni par les autres… »
« Air Tahiti Nui est toujours leader et conforte sa première place sur le marché touristique »
Michel Monvoisin, P-dg de la compagnie Air Tahiti Nui
Le choix d’équiper la flotte de Dreamliner aurait d’ailleurs permis à la compagnie de faire « des économies de l’ordre de 25 à 35% sur la facture carburant », a confié Michel Monvoisin. Mes ces économies « se feront ressentir lorsque nous serons en année pleine avec uniquement les Boeing, ce qui sera plutôt sur l’exercice 2020… » « 2019 est prévue comme une année un peu difficile, puisqu’on vole avec deux flottes. On a deux secteurs, un secteur Airbus, un secteur Boeing. Deux secteurs, ça coûte, donc effectivement, on est pressés de se sortir de cet exercice pour entrer dans une année 2020 où on sera pleinement avec que des avions neufs et des avions qui consomment beaucoup moins. »
Mais Michel Monvoisin l’assure, « la compagnie n’a jamais été aussi solide ». « On sort de sept années d’exercice bénéficiaire, donc on a des réserves, on a des fonds propres. Les plans d’affaires qui ont été présentés nous ont permis d’ailleurs d’obtenir la défiscalisation et la confiance des banquiers qui nous ont prêté pour ces avions. »
Et en ayant transporté 61% des touristes qui ont foulé le sol polynésien, « Air Tahiti Nui est toujours leader et conforte sa première place sur le marché touristique », note le P-dg de la compagnie au tiare.
Quant aux nouveautés à venir, Michel Monvoisin a notamment confié que des applications pour smartphones étaient en préparation. « On se tourne énormément vers la digitalisation et avec une stratégie de RSE, ce qu’on appelle la responsabilité sociétale et environnementale, on a des objectifs forts de diminution de l’empreinte carbone. »