Quand des étudiants marquisiens se lèvent pour leur langue

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Publié le 14/02/2019 à 15:48 - Mise à jour le 14/02/2019 à 15:48

Sans costumes, sans tatouages et sans artifices, mais habités par le mana des anciens Marquisiens. Les descendants des Toa Enana ont envahi la scène de la 10e journée des langues et cultures polynésiennes, ce vendredi matin à l’université de la Polynésie française, pour dire aux Tahitiens : « vous avez de la chance ».
 
« Votre langue tahitienne, elle se retrouve partout, a lancé Warren, un étudiant marquisien, à bout de souffle juste après un haka puissant. La preuve, elle est là, à l’université. Vous avez de la chance, soyez reconnaissants. Nous, les Marquisiens, on n’a pas cette chance. »
 
« Nous en tant que jeunes, on voit nos petits neveux, nos petits cousins, nos petits fils qui, lorsqu’ils reviennent à la maison, ils ne comprennent pas le marquisien et ne parlent pas la langue, nous confiera-t-il plus tard. Certes, c’est à nous au quotidien de leur apprendre… »

Lève-toi et sauve ta langue ! Ce thème résonne comme un message d’espoir. Les ‘ori, les himene, les orero des collégiens, des lycéens et des étudiants parlent d’une Polynésie plurilingue. Le message est fédérateur : « Soyons protecteurs de nos traditions et de nos langues » malgré les difficultés.
 
Les chants et les danses des cinq archipels ont rythmé cette rencontre. Les groupes ont déclamé en pa’umotu, en mangarévien et en marquisien. Des langues enseignées à l’école et qui deviennent des options dans le secondaire et à l’université.
 
Mais que ce soit du marquisien, du tahitien, du pa’umotu ou du tuha’a pae, ces jeunes ont montré ce vendredi de l’intérêt envers leurs propres langues. Cette génération peut voir mourir ses langues… mais aussi les sauver.
 

Rédaction web avec Esther Parau-Cordette

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