Michel Charleux est décédé

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Publié le 14/10/2018 à 8:14 - Mise à jour le 14/10/2018 à 8:14

Malade et hospitalisé en métropole à Marseille, Michel Charleux s’est éteint dimanche à l’âge de 73 ans.
Michel Charleux est né à Paris en 1945. Après une licence de Sciences naturelles, il entre à l’Éducation nationale. Tout en enseignant les Mathématiques ou les Sciences naturelles au gré des postes, il reprend des études d’archéologie préhistorique à l’Institut d’Art et d’Archéologie de la rue Michelet (Paris I). 

Il obtient sa licence et participe à la mission CNRS-ORSTOM de 1973 pour restaurer certains marae de la vallée de la Vaitapiha et débuter la restauration du marae Ta’ata. 

Plus tard, il obtient un poste au Vanuatu et démarre des recherches de sites Lapita sur l’îlot de Malo. Dans les années 1975, des tensions politiques l’amènent à mettre un terme à ses recherches. Il se lance ensuite dans un travail ethnographique sur les paniers en feuille de cocotier verte utilisés par les femmes du marché.

> La Polynésie…

Michel Charleux reprend ses recherches archéologiques en Polynésie à partir de 1977. Il anime un stage d’initiation à l’archéologie , participe à diverses manifestations au Musée de Tahiti et prend la direction de la fouille du site noyé de Vai’hi sur Raiatea. Dans les années 1980, il entreprend avec l’accord du Département Archéologie du CPSH (Centre Polynésien des Sciences humaines) et avec l’aide de la municipalité de Paea et d’une troupe d’Eclaireurs, le débroussaillage et la restauration du marae Ta’ata , alors très dégradé. 

Grâce au soutien de Maco Tevane et de Anne Lavondes, il est chargé d’animation au Musée de Tahiti et des Îles et crée les fameuses muséo-valises destinées à « transporter une petite partie du musée dans les îles ».

Il convainc la Marquisienne Titi Petersde se prêter au tournage d’un film sur le tapa. À cette époque-là, plus personne ne bat les écorces. Ce film est tourné et monté en U-Matic avec l’aide l’Unité de Production Vidéo du Haut-Commissariat. Il est copié sur support VHS et intégré à la muséo-valise sur le tapa. 
Avec la complicité de Titi PETERS, il anime plusieurs ateliers tapa au MTI, pour les enseignants, des classes et des associations. Il rédige un livret-guide sur certaines salles du musée. D’autres muséo-valises suivront, impliquant des contributions de professeurs de disciplines aussi variées que le Français, l’Histoire, les Sciences naturelles ou même l’Anglais, l’objectif étant que les enseignants trouvent dans la muséo-valise tous les outils pour une utilisation du thème dans leur cours. 

L’an dernier, il présentait un livre, Tapa, de l’écorce à l’étoffe, art millénaire d’Océanie de l’Asie du Sud-Est à la Polynésie occidentale.  Une véritable bible sur cet art, à laquelle une soixantaine d’auteurs internationaux ont contribué. 
 

>>> Lire aussi : Un ouvrage pour tout savoir sur l’art du Tapa

Fait chevalier de l’Ordre de Tahiti Nui en juillet dernier, Michel Charleux était connu pour ses travaux d’archéologie, notamment sur l’île de Eiao aux Marquises. C’est en 1987 qu’il part pour sa première mission de 32 jours sur cette île, avec le soutien de la Marine nationale. 
   
Nommé à un haut poste à la french French-Australian Telopea Park School de Canberra, il suspend ses recherches. Il ne les reprendra qu’en 2007. 
 

Rédaction web avec www.culture-patrimoine.pf

Message de condoléances du gouvernement
 
 
C’est avec une vive émotion que nous avons appris le décès de Michel Charleux.  Homme de convictions et de culture, Michel Charleux a œuvré toute sa vie au service de la Polynésie française. Afin d’honorer son engagement, il avait été décoré Chevalier de l’Ordre de Tahiti Nui en juin dernier, mais malheureusement, déjà affaibli par la maladie, c’est depuis la métropole qu’il avait suivi la cérémonie.
 
Scientifique de formation, Michel Charleux a su mener de front avec son activité d’enseignant une riche carrière d’archéologue qui l’a conduit, tantôt en Afrique, tantôt au Vanuatu, mais principalement en Polynésie, dans les îles de la Société, les Marquises mais aussi à l’île de Pâques dont il est un des spécialistes reconnus.
 
Sa facilité d’adaptation dans tous les milieux, sa force de caractère, son endurance et son immense savoir, alliés à une capacité de travail ont fait de Michel Charleux un « personnage » exceptionnel, dans le meilleur sens du terme.
 
Ses travaux, que ce soit dans la recherche, sur le terrain ou en laboratoire, font référence dans le domaine de l’archéologie du Pacifique sud tout comme ses connaissances dans d’autres domaines aussi divers et variés que le pandanus ou le tapa pour ne citer qu’eux.
 
Michel Charleux a marqué de son empreinte le milieu de l’archéologie et du patrimoine de la Polynésie française. Les multiples rapports, études et publications dont il est l’auteur viennent, si besoin était, en apporter la preuve. Tout comme sa notoriété qui dépasse de très loin nos frontières.
 
Michel Charleux a contribué très largement à la sauvegarde et à la mise en valeur du patrimoine de la Polynésie française. Il faut bien sûr souligner son engagement fort auprès des jeunes, notamment pour insuffler aux nouvelles générations l’intérêt pour leur passé et l’histoire de leur terre et l’impérieuse nécessité de préserver cet héritage.
 
Michel était un homme généreux et passionné, tous ceux qui l’ont côtoyé ont été marqués par son courage, sa jovialité et son humour. A sa famille, ses proches et ses très nombreux amis, nous adressons nos plus sincères condoléances.

 

 

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