Kassav’ au fenua pour son 40ème anniversaire

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C'est la deuxième fois que Kassav' vient au fenua, et cette fois, c'est pour son 40ème anniversaire ! Ils joueront ce soir à To'ata. Jacob Desvarieux, le chanteur du groupe de zouk, était notre invité :

Publié le 18/10/2019 à 10:36 - Mise à jour le 18/10/2019 à 10:36

C'est la deuxième fois que Kassav' vient au fenua, et cette fois, c'est pour son 40ème anniversaire ! Ils joueront ce soir à To'ata. Jacob Desvarieux, le chanteur du groupe de zouk, était notre invité :

40 ans, cela se fête ! Est-ce que vous aviez déjà prévu de venir en Polynésie ou est-ce que c’était sur un coup de tête ?
« On est venus il y a 25 ans, et depuis on voulait revenir. Mais il fallait trouver la bonne occasion et trouver plusieurs dates dans la même région, parce que quitte à venir jusque-là il faut faire Wallis, les Vanuatu etc. »

(…)

Vous êtes l’un des membres fondateurs de Kassav’ il y a 40 ans. Vous êtes le groupe qui a fait connaître le zouk à toute la planète. Aujourd’hui, avec le recul, comment appréciez-vous votre parcours ? Est-ce que c’était un combat ou un plaisir de partager tout ça avec la planète entière ?
« Au départ, c’était un combat, puisque ça date des mouvements identitaires, et donc on cherchait quelque chose qui nous permettait de faire connaître au monde entier ce qu’on était. On est Guadeloupéens, Martiniquais… On a telle culture, telle musique… C’est vrai que ça faisait un peu mégalo, surtout pour l’époque. Mais bon, on a tenté. Et de voir le résultat 40 ans après, c’est surtout dans la bouche des journalistes qu’on voit le résultat parce qu’on entend les gens nous dire ‘oui, alors vous avez joué devant tant de personnes, vous avez fait tant de concerts, vous avez fait ci, vous avez fait ça…’, et on se dit effectivement ‘ah ouais quand même, c’est quelque chose !’. (…) On aime bien jouer sur scène, partager ce qu’on fait avec des gens, mais on calculait pas, on se disait pas ‘tiens, ça va faire un de plus' ».

(…)

Aujourd’hui, on va dire qu’un tiers de la planète connaît la mélodie, les paroles de Kasaav’, mais ne comprend pas les textes. Ce n’est pas un manque que la planète ne se soit pas mis au créole depuis toutes ces années ?
« Il s’y sont mis comme ils se sont mis à l’anglais ! Je me rappelle, quand j’avais 14 ans, j’allais voir des groupes anglais, je comprenais pas un mot, -et jusqu’à maintenant d’ailleurs, à part sous la torture je ne parle pas anglais- mais ça ne fait rien, on sent quand même la sincérité des gens, on a l’impression qu’on comprend même sans les mots, alors du coup, on chante avec eux, et c’est ce que les gens font avec nous. On joue au Japon, en Russie, en Europe, en Amérique, en Afrique… Et tous ces gens-là ne parlent pas créole. Mais pour nous, c’est important, parce que si je viens là et que je marche sur votre pied, je suis sûr que vous allez me répondre en tahitien parce que c’est votre langue maternelle et que c’est la langue de l’émotion. Après, vous allez vous rappeler que je parle pas tahitien et vous allez me dire ça en français. Donc voilà, si jamais vous avez une émotion à faire passer, c’est beaucoup plus facile dans votre langue maternelle, et nous on insiste là-dessus. »

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