Hinanui Swider, danseuse de Nonosina, entre Tahiti et la Californie

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Elle a grandi aux États-Unis, née d'un père américain et d'une mère tahitienne. Hinanui Swider, 17 ans, partage sa passion de la culture polynésienne à travers la danse et le reo tahiti. TNTV l'a rencontrée à Seattle, où elle dansait avec son groupe Nonosina à l'occasion de l'ouverture de la ligne entre Tahiti et la ville du nord des États-Unis.

Publié le 05/11/2022 à 8:30 - Mise à jour le 07/11/2022 à 13:02

Elle a grandi aux États-Unis, née d'un père américain et d'une mère tahitienne. Hinanui Swider, 17 ans, partage sa passion de la culture polynésienne à travers la danse et le reo tahiti. TNTV l'a rencontrée à Seattle, où elle dansait avec son groupe Nonosina à l'occasion de l'ouverture de la ligne entre Tahiti et la ville du nord des États-Unis.

La danse traditionnelle polynésienne, c’est l’histoire d’une vocation pour Hinanui Swider. Au départ, ce n’était qu’un hobby pour cette étudiante Américaine, originaire de Floride. Sa maman, tahtitienne, a rencontré son papa, américain, à l’université de Hawaii.

Elle commence à danser très jeune : « J’ai commencé à danser à 4 ans. Je faisais des spectacles appelés Makahiki Luau au Seaworld d’Orlando. Après sa fermeture, ma tante Gilda Pescaia a monté son propre studio, où j’ai appris la danse plus en profondeur« , raconte-t-elle.

Une fibre familiale, donc, mais pas une passion pour la jeune fille. Jusqu’à ses 14 ans, où elle passe une année complète à Tahiti et comprend que la danse sera bien plus qu’un simple passe-temps pour elle. « Ce n’était pas un passion, jusqu’à ce que j’aille à Tahiti où j’ai découvert une autre facette de la danse que je ne pensais pas avoir en moi, confie Hinanui. C’est passé d’un simple hobby, les lundis et mercredis soirs, à un projet de vie« .

(Crédit Photo : Mike Leyral pour Tahiti Nui Télévision)

De son propre aveu, l’année à Tahiti a été une sacrée expérience, d’autant plus qu’elle avait peur de venir y vivre pour un an. « Au départ, je ne voulais pas vraiment aller y vivre, sachant les difficultés que j’aurai à m’adapter, avoue-t-elle. Il y a la barrière de la langue, le fait que je n’ai pas d’amis, et plus généralement la différence culturelle avec mon mode de vie américain ».

Finalement, elle ne changerait cette expérience pour rien au monde. Elle qui avant ne savait pas quoi répondre quand les gens lui parlaient de Tahiti aux États-Unis, a appris énormément sur sa culture, et sur elle-même : « Aujourd’hui, ma connaissance de la Polynésie s’élargit, s’enthousiasme la jeune fille. Grâce à cette année, je porte un nouveau regard sur la vie, et je me dis que je dois saisir toutes les opportunités que l’on m’offre, même si je n’en ai pas forcément envie au départ. Mon lien avec Tahiti s’est renforcé, et chaque fois que je reviens, j’en découvre plus« .

Le point d’orgue de son séjour est sans nul doute sa découverte du Heiva I Tahiti. L’année dernière, elle a même dansé avec sa troupe, pour une expérience inoubliable : « J’ai ressenti quelque chose que je n’avais jamais vécu auparavant, quelque chose de très spécial ».

Aujourd’hui, Hinanui veut partager la culture polynésienne, relativement méconnue aux États-Unis. Elle a créé un club, le Triangle Polynésien, dans son école, pour la promouvoir et déconstruire les préjugés qui persistent sur les îles du Pacifique.

« La culture polynésienne n’est pas représentée tous les jours aux États-Unis, déplore-t-elle. J’ai le sentiment qu’ici (aux États-Unis), les gens ont beaucoup de préjugés et d’idées fausses à ce sujet, et que c’est mon rôle d’aider à résoudre ces problèmes ».

L’association n’est qu’un départ, et appelle à un réel développement. Pour le moment, ils sont une poignée d’étudiants américains à faire partie de l’association. Mais Hinanui de désespère pas : c’est un investissement personnel auquel elle se dit prête à consentir : « Je sais qu’il y en a hors de l’école qui veulent une plateforme pour apprendre plus, parce qu’ils n’ont pas les bonnes ressources pour les orienter. Je veux pouvoir les rediriger pour éviter les malentendus associés à notre culture« , annonce-t-elle.

Grâce à ses découvertes, elle rêve aussi de nouveaux horizons. Hinanui s’imagine déjà voyager sur les différentes îles du Pacifique, pour en apprendre toujours plus sur la culture polynésienne.

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