Hamuta remporte le concours de four tahitien de Pirae

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Publié le 30/09/2016 à 15:14 - Mise à jour le 30/09/2016 à 15:14

Elles se sont levées tôt pour préparer leur ma’a Tahiti à l’ancienne… les 6 équipes qui participaient au concours de four tahitien ont débuté la cuisson de leurs préparations dès 5 heures.. . Les différents quartiers de la ville se sont mobilisés pour former des équipes mixtes composées de 10 adultes et 8 jeunes. Mais au total, ce sont près de cinquante personnes par quartier qui se sont mobilisées pour récolter les produits, les préparer, regrouper le matériel nécessaire.. 

Un événement qui entre dans le cadre du Ta’upiti I Pirae regroupant, au cours du second semestre 2016, cinq rendez vous culturels forts orientés vers l’identité et le patrimoine polynésiens. 

Le ahima’a (ahi : feu – ma’a : denrées alimentaires) désigne le four traditionnel et la technique de préparation pour une dégustation de mets préparés et partagés en famille. Mais ce concours, au delà du savoir faire, permet aussi de véhiculer certaines valeurs, tels que le partage, l’esprit d’équipe et la vie en communauté comme l’ont vécue par nos aïeuls.

« Il y a deux étapes essentielles. La préparation. Comment transmettre la préparation de ce qu’on appelle le four traditionnel à des jeunes qui peut-être n’auraient jamais pu y accéder parce-que ce n’est plus dans les pratiques de nos familles? Le second volet c’est le caractère goûteux, la cuisson, le service… c’est un autre moment du concours » explique le président du jury, Jacky Bryant. « Il faut transmettre des valeurs, des connaissances… ici, c’est en matière de préparation culinaire, mais d’autres activités sont proposées ». 

Le règlement devrait évoluer pour préciser le mode opératoire dans les années à venir. « C’est peut-être un point important. Il n’y a rien de traditionnel si ce n’est la cuisson sur un fond de braise avec des pierres, recouvertes avec des feuilles. Le contenant et le contenu, malheureusement,  c’est du poulet qu’on a acheté au magasin, c’est une marmite qu’on a acheté au magasin, c’est du lait de coco que je suis allé chercher au marché… je n’ai rien planté, je n’ai pas élevé de cochon, ni de poulet… Si on devait rester dans l’idée : la tradition, c’est d’aller chercher dans les terroirs les produits nécessaires à… Donc, l’évolution du ahima’a, c’est comme notre société qui a changé : la société s’est adapté, elle a évolué. C’est aussi un élément important : la revendication de la notion de « traditionnel », il faut être relatif et très sage. Il faut pas tomber dans l’idée que moi, c’est davantage traditionnel. J’ai cuit mon pua chou dans une marmite en fonte, lui, il a cuit au four dans un bambou… si je devais apprécier le caractère traditionnel, je dirais que le bambou est plus traditionnel que la fonte… mais ce débat là n’était pas l’objet! J’ai senti chez un certain nombre de participants cette revendication identitaire… L’aspect matériel n’est pas intégré parce-que ce n’était pas dans le cahier des charges (…) Se posera aussi la question comment la préparation doit être faite. Il y a une équipe qui a été disqualifiée… On peut cuire toute la nuit ou seulement quelques heures le matin »‘ , raconte Jacky Bryant. 

La cuisson faite par les participants au concours du « Ahima’a » a été servie au repas des « Matahiapo » organisé aujourd’hui à l’occasion de la journée internationale des personnes âgées le 1er octobre.

Rédaction web avec Thierry Teamo
 

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