Yaël Braun-Pivet réitère l’engagement sur la réalisation du mémorial des victimes de l’esclavage

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La nouvelle ministre des Outre-mer, Yaël Braun-Pivet, s'est engagée lundi à ce qu'aboutisse le projet de mémorial pour les victimes de l'esclavage, promis par le président Emmanuel Macron, mais que les associations s'impatientent de voir se réaliser.

Publié le 23/05/2022 à 14:38 - Mise à jour le 24/05/2022 à 15:33

La nouvelle ministre des Outre-mer, Yaël Braun-Pivet, s'est engagée lundi à ce qu'aboutisse le projet de mémorial pour les victimes de l'esclavage, promis par le président Emmanuel Macron, mais que les associations s'impatientent de voir se réaliser.

« Dire le nom des victimes, c’est regarder l’Histoire en face sans fard (…) C’est le sens du mémorial des victimes de l’esclavage tant attendu qui sera prochainement érigé, tel est l’engagement du président de la République, je veillerai avec les associations et la Fondation pour la mémoire de l’esclavage à ce que ce projet aboutisse », a déclaré la ministre lors d’un discours pour la cérémonie d’hommage national aux victimes de l’esclavage à Saint-Denis, dans le nord de Paris. 

Selon la ministre, dont c’était le premier déplacement officiel, ce monument se trouvera « au cœur de la capitale, à quelques pas de l’endroit où la convention a voté la première abolition et de l’Hôtel de la marine, siège du ministère des Colonies où Victor Schoelcher a préparé la seconde ».

Le monument recensera les noms des victimes connues de la traite, réunis « grâce au travail extraordinaire mené par les associations depuis 20 ans et coordonné par le professeur Frédéric Régent », a précisé Yaël Braun-Pivet. « Ce monument montrera aussi à tous les Français l’importance de faire vivre la mémoire de ce qu’on a trop souvent oublié, comme nous y invitent les journées nationales de commémoration des 10 et 23 mai et celles propre à chaque territoire ultramarin à Mayotte, en Martinique, en Guadeloupe, Saint-Martin, en Guyane à Saint-Barthélemy et à la Réunion »», a-t-elle ajouté.

Pour Emmanuel Gordien, président de l’Association CM98 (Comité Marche du 23 mai), l’heure est désormais aux actes pour la concrétisation de cet engagement pris en 2018. « Le titre de l’engagement d’Emmanuel Macron est le temps des actes, alors je dis actons. (…) Dans tout crime contre l’humanité, ce sont d’abord les victimes qui doivent être honorés. C’est une question essentielle d’honorer les victimes. Et c’est pour cela que nous nous sommes battus. Ce mémorial est essentiel à la fois pour les descendants d’esclaves qui attendent la fraternité. C’est un élément majeur pour la France, un acte symbolique pour que soit gravé à la postérité les noms de ces personnes victimes de l’esclavage colonial.», a déclaré Emmanuel Gordien.

Egalement présent lors de cette cérémonie, Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation de la Mémoire pour l’esclavage dit également espérer que « ce monument promis, soit construit et à la hauteur de cette page d’Histoire » . « Cette journée est dédiée aux victimes de l’esclavage colonial que l’on a trop longtemps invisibilisés. Cette journée nationale nous invite à nous souvenir de cette simple vérité que le système esclavagiste a nié pendant des siècles : La vie des esclaves compte, elle compte pour vous car ils sont vos ancêtres mais elle compte aussi pour la République.  C’est le message de cette journée, elle reconnaît la place des esclaves dans le  grand récit national français, le rôle qu’ils ont joué dans la richesse de nos pays, la construction de nos valeurs ».

Le 10 mai est la journée nationale des mémoires de la traite, tandis que le 23 mai est celle de l’hommage national aux victimes de l’esclavage. Les jours de commémoration diffèrent sur les territoires ultramarins, en raison de circonstances historiques qui leur sont propres ou selon la date d’arrivée sur les lieux des porteurs du décret abolissant l’esclavage signé le 27 avril 1848.

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