« Pas de piqûre, pas de boulot »: la vaccination devient obligatoire aux Fidji

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"Pas de piqûre, pas de boulot"… Aux Fidji, Les employés du public comme du privé vont avoir l'obligation de se faire vacciner dans les semaines qui viennent, a annoncé le gouvernement de l'archipel en proie à une flambée de cas du très contagieux variant Delta.

Publié le 09/07/2021 à 11:19 - Mise à jour le 09/07/2021 à 11:19

"Pas de piqûre, pas de boulot"… Aux Fidji, Les employés du public comme du privé vont avoir l'obligation de se faire vacciner dans les semaines qui viennent, a annoncé le gouvernement de l'archipel en proie à une flambée de cas du très contagieux variant Delta.

Le Premier ministre Frank Bainimarama a annoncé que les fonctionnaires fidjiens devraient prendre des congés s’ils n’ont pas reçu leur première injection au 15 août et risqueraient d’être renvoyés si la deuxième ne leur était pas administrée avant le 1er novembre.

Les employés du secteur privé devront avoir reçu leur première dose au 1er août. En cas d’infraction, le travailleur sera passible d’une amende salée et son employeur risquera une fermeture administrative.

« Pas de piqûre, pas de boulot (« No jabs, no job »), voilà ce que la science commande pour des raisons de sécurité, et voilà ce qu’est désormais la politique du gouvernement », a annoncé jeudi soir M. Bainimarama dans une allocution.

Cette décision drastique est une réponse des autorités au fait que la population ignore très largement les recommandations sanitaires, et notamment les impératifs de distanciation sociale et l’obligation de port du masque. Une attitude qui a largement été montrée du doigt comme une des raisons de la flambée épidémique.

« Je n’ai pas reçu la marque de la Bête »

Avant avril, les Fidji n’avaient recensé aucun cas de transmission locale du virus. Mais une faille dans le dispositif de quarantaine a permis au très contagieux variant Delta de se propager comme une trainée de poudre dans la population.

L’archipel enregistre actuellement plus de 700 nouveaux cas par jour, pour une population d’environ 900.000 habitants.

Le système de santé du pays, notoirement sous-equipé, est désormais proche de la rupture. Au point que le plus grand hôpital de l’archipel, situé dans la capitale Suva, a annoncé cette semaine que sa morgue était pleine et exhorté les familles des victimes à venir récupérer les corps de leurs proches.

M. Bainimarama s’est refusé à ordonner un confinement national en mettant en avant d’une part le coût économique qu’aurait une telle mesure, et de l’autre la difficulté de la mettre en oeuvre dans certains quartiers déshérités très denses de la capitale. 

« Le confinement dur que certains demandent ne peut être mis en oeuvre partout aux Fidji et nos experts nous disent que cela ne permettra pas d’éradiquer le virus », a-t-il dit. « Mais cela supprimera des emplois et hypothéquera notre avenir. »

Il a cependant imposé des confinements localisés dans des zones particulièrement touchées, notamment à Suva, pendant que la campagne de vaccination, qui s’appuie sur le vaccin AstraZeneca, avance.

Les Fidji comptent 930.000 habitants. A ce stade près de 340.000 adultes ont reçu leur première dose.

M. Bainimarama a déploré l’effet contreproductif de la désinformation sur les vaccins, notamment en ligne, en soutenant n’avoir souffert d’aucun effet secondaire après les injections.

« Je n’ai pas été magnétisé par le vaccin, on ne m’a pas implanté de puce électronique, je n’ai pas reçu la marque de la Bête ou d’autre créature », a-t-il lancé en référence à l’Apocalypse de Jean. « Le vaccin ne fait ça a personne. »

De son côté, la sélection nationale de rugby a également décidé d’appuyer la campagne de vaccination. Elle portera lors de ses deux matches tests face à la Nouvelle-Zélande, dont le premier est prévu samedi, un maillot barré de l’inscription « Vaccinez Fidji », et non du nom de son sponsor.

Le Premier ministre, lui, a annoncé que des contraventions allaient commencer à être infligées à ceux qui ne portent pas de masques, participent à des rassemblements illégales ou enfreignent les consignes de quarantaine.

« Mes chers Fidjiens, ce calvaire prendra fin », a-t-il poursuivi. « D’ici là nous devons rester vigilants jusqu’à ce que davantage de gens soient protégés. »

L’origine de la flambée épidémique remonte au 17 avril, quand deux Fidjiens de retour d’Inde, via Singapour, avaient contaminé dans un centre de quarantaine un militaire qui avait ensuite transmis le virus au reste de la population.

Cela avait ruiné les espoirs des Fidji d’ouvrir des « bulles » aériennes permettant de voyager sans quarantaine avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, les deux pays d’où viennent le plus de touristes étrangers.

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