Nouvelle-Calédonie: un « vrai dialogue à trois », selon Sébastien Lecornu

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Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a indiqué jeudi qu'il y avait eu un "vrai dialogue à trois" lors de la deuxième journée de discussions des indépendantistes et des loyalistes de Nouvelle-Calédonie, venus à Paris à l'invitation de Jean-Castex.

Publié le 27/05/2021 à 17:12 - Mise à jour le 27/05/2021 à 17:17

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a indiqué jeudi qu'il y avait eu un "vrai dialogue à trois" lors de la deuxième journée de discussions des indépendantistes et des loyalistes de Nouvelle-Calédonie, venus à Paris à l'invitation de Jean-Castex.

« Aujourd’hui, il y a un vrai dialogue à trois, un échange entre l’Etat et les délégations et surtout un échange entre les délégations », a déclaré Sébastien Lecornu à des journalistes jeudi soir, alors que les échanges ont continué bien au-delà des horaires prévus, ajoutant qu' »il y a des chemins qui s’ouvrent ».   

Les conséquences du futur référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie sur le droit international et interne, la monnaie, les accords commerciaux, le nickel, et les finances publiques ont été examinées jeudi au ministère des Outre-mer par les délégations politiques venues du « Caillou », et les échanges doivent reprendre vendredi.

Lors du troisième référendum, « a minima, si on n’arrive pas à sortir du binaire (entre le oui et le non, NDLR), ce sera du binaire beaucoup plus éclairé, par rapport au précédent référendum », a assuré M. Lecornu

Jeudi matin, au sortir d’une de ces séances de travail avec des techniciens des ministères concernés, Gil Brial, vice-président de la province Sud, avait jugé « positive »   cette première matinée de travail, apportant « des précisions claires sur les conséquences de l’indépendance, notamment sur la nationalité, sur le gel du corps électoral qui doit prendre fin si le non l’emporte ». 

« C’est important pour nous de pouvoir préciser toutes ces choses-là, de mettre les indépendantistes face à leurs contradictions et de montrer que le oui à l’indépendance a des conséquences fortes pour la Nouvelle-Calédonie et pour ses habitants », avait-il ajouté.

Ces échanges font suite à de premiers entretiens mercredi entre le Premier ministre Jean Castex et les responsables politiques de Nouvelle-Calédonie, au début d’une semaine de discussions organisée à Paris entre indépendantistes et loyalistes. Leur dialogue est difficile, alors que la date même du troisième référendum sur l’indépendance fait débat.

L’exercice qui consiste à exposer l’état du droit ne s’applique que dans la perspective d’une victoire du non, a expliqué jeudi le député UDI loyaliste Philippe Dunoyer. « Si un nouvel État devait surgir en cas de victoire du oui », l’ensemble de ces questions serait « totalement conditionné à la volonté de ce nouvel Etat. Donc l’exercice est quand même un peu compliqué. Du coup, ça nécessite, dans cette hypothèse, que l’État précise clairement ce qui est possible et impossible ».

Le document de travail présenté par le gouvernement permet d’officialiser les questions auxquelles les acteurs politiques calédoniens devront répondre en cas de victoire du oui ou du non au référendum.

« Dans l’hypothèse de l’indépendance, le nouvel Etat cherchera-t-il à conclure un ou des traités de partenariat ou d’associations ? Si oui avec quel(s) pays ? Quels seraient, dans ce cas, les liens du nouvel Etat avec la France, avec l’Union européenne ? », formule-t-il par exemple.

L’accès à l’espace Schengen, les intentions des acteurs politiques sur le sujet de la nationalité, le modèle économique du nouvel Etat et la monnaie qu’il utilisera, mais aussi l’équilibre des comptes sociaux et fiscaux, et l’ordre public seront les sujets à aborder en priorité en cas d’indépendance.

Mais en cas de victoire du non, et alors que l’accord de Nouméa touche à sa fin, l’Etat devra trouver de nouveaux modes de fonctionnements avec le « Caillou », et pour commencer se poser la question du maintien du corps électoral restreint et du partage des compétences entre l’Etat et la Nouvelle-Calédonie. « Les différentes formations politiques peuvent-elles réaffirmer (…) leur refus explicite de la partition du territoire ? », interroge également le document.  

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