» Ma cliente, lors de sa première audition, a été catégorique : les barrières étaient levées. Elle ne se serait pas amusée à passer avec un bus sur une voie ferrée avec des enfants à l’intérieur. La barrière était levée « , a affirmé son avocat sur RTL. » Je suis absolument convaincu que cette femme va réitérer ses propos « , a martelé Me Jean Codognès.
Même si la « cause exacte » de la collision du 14 décembre qui a fait six morts parmi les collégiens à bord du car n’est pas encore « déterminée », » on relève sur le bas du bus, à hauteur pratiquement de la barrière, des traces « , a pour sa part indiqué le procureur.
» Il faut bien évidemment qu’on analyse si ces traces proviennent de la barrière » car » on peut imaginer bien sûr que la barrière est en elle même très dégradée avec la violence du choc « , a précisé Xavier Tarabeux, lors d’un point de presse à Perpignan après avoir rencontré les familles des victimes.
Ces » traces figurent en dessous du phare sur l’avant droit « du véhicule, a-t-il précisé. » Nous avons constaté cela, pour autant nous n’avons pas pu entendre la conductrice sur ce point pour savoir si c’est des traces qui procèdent d’un autre accrochage ou autre « , a-t-il poursuivi.
Le procureur en charge des investigations s’est voulu prudent : » Aujourd’hui, on ne peut pas tirer de conclusions, on ne peut que constater un certain nombre d’éléments matériels « .
» Pour autant, il faut que ces indices puissent êtres confortés dans le cadre d’expertises puis confrontés aux témoignages. En principe, le mécanisme (du passage à niveau) fonctionne de manière couplée » mais il faut « s’assurer qu’il n’y ait pas un quelconque problème de fonctionnement « .
Une information judiciaire devrait être ouverte pour » homicides et blessures involontaires « , selon lui.
La conductrice du car, une quadragénaire mère de famille, a toujours assuré que les barrières étaient « levées » lors de sa traversée des voies à Millas le 14 décembre à 16h03.
Elle avait à bord 23 enfants du collège Christian Bourquin de Millas, située à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Perpignan.
Le bilan s’est alourdi à six collégiens tués, après la mort lundi d’un blessé grave. Le pronostic vital est toujours engagé pour cinq enfants.
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Reconstitution
Une reconstitution a eu lieu mardi matin sur les lieux du drame pour déterminer le champ de vision de la conductrice. Un autocar de l’entreprise Faur, identique à celui impliqué dans l’accident, a emprunté à plusieurs reprises le chemin parcouru par la conductrice. Un drone a réalisé également des prises de vue.
» La reconstitution était destinée à vérifier qu’il n’y avait pas d’obstacle visuel pour la conductrice « , selon le procureur.
» Les premières constations ne démontrent pas de difficultés précises, sauf peut-être qu’une fois qu’on a fait la manœuvre, on est assez proche du passage à niveau puisqu’il y a 23 mètres qui séparent l’intersection du passage à niveau « , a dit Xavier Tarabeux.
L’examen des disques enregistreurs a montré que le bus circulait à 12 km/h. La vitesse du TER était de 75 km/h sur un tronçon où la vitesse maximale autorisée était de 100 km/h, selon le procureur.
Les obsèques des enfants sont prévues jeudi matin, une chapelle ardente sera aménagée la veille.
AFP