Les « gilets jaunes », sources d’inspiration… et de « fake news » dans le monde entier

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Publié le 12/12/2018 à 15:40 - Mise à jour le 12/12/2018 à 15:40

> Les manifestations qui se revendiquent des « gilets jaunes »

Dans plusieurs pays d’Europe, des manifestations se sont directement inspirées des « gilets jaunes » français. Chez le voisin belge, le mouvement s’est exporté principalement dans la région francophone de Wallonie. Le 8 décembre, environ 400 personnes ont aussi été arrêtées à Bruxelles lors d’une manifestation. Il y a aussi eu des actions de blocages, parfois de la casse.

Aux Pays-Bas, ce fut plus réduit et pacifique: quelques centaines de personnes, dont quelques Français, ont battu le pavé le 8 décembre, à Amsterdam, mais aussi à Rotterdam et à La Haye. En Hongrie, certains ont manifesté en « gilet jaune » contre un assouplissement de la législation sur les heures supplémentaires. Pareil en Pologne, où des agriculteurs ont bloqué mercredi une autoroute pour réclamer du gouvernement une aide aux éleveurs touchés par la peste porcine africaine (PPA).

En Allemagne, enfin, une manifestation à l’appel du mouvement contre « l’islamisation de l’occident » Pegida a été organisée le 1er décembre devant la porte de Brandenbourg mais a réuni moins de 1 000 personnes.
 

> Les références aux « gilets jaunes »

Des clins d’oeil ont aussi été adressés au mouvement. En Serbie, un député de l’opposition a revêtu un « gilet jaune » le 4 décembre au Parlement pour protester contre les prix de l’essence. Des photos de jeunes gens en « gilet jaune » dans une boîte de nuit sénégalaise sont devenues virales en Afrique de l’Ouest, une soirée « futile » pour certains. En Afrique du Sud, quelques gilets jaunes ont fait leur apparition lors de manifestations quotidiennes contre la mauvaise qualité des services publics.

> De futurs « gilets jaunes » ?

Au Portugal, certains utilisateurs Facebook se sont inspirés de l’exemple français pour lancer un appel à la mobilisation pour le vendredi 21 décembre. Quelque 12.000 personnes seraient prêtes à « mettre le Portugal à l’arrêt ».

A quelques semaines du 8e anniversaire de la révolte de janvier 2011, les autorités égyptiennes ont elles soumis au contrôle de la police la vente des gilets jaunes. Le président russe Vladimir Poutine a lui estimé mardi que des appels à des manifestations non autorisées pouvaient conduire à des désordres comme ceux survenus à Paris.
 

> Les soutiens des « gilets jaunes »

Le mouvement français a reçu divers soutiens, parmi lesquels celui de la deuxième confédération syndicale d’Afrique du Sud, la South Africa Federation of Trade Unions (SAFTU) qui y voit le modèle des futures luttes sociales. En Allemagne, les « gilets jaunes » sont soutenus par l’une des dirigeantes du parti d’extrême droite AfD Alice Weidel, tout comme par le parti de la gauche radicale Die Linke.

> Les événements non liés aux « gilets jaunes » et les infox

Certains événements ont été à tort considérés comme un soutien au mouvement. En Allemagne, par exemple, des cheminots ont fait grève lundi pour exiger des augmentations de salaire, portant pour certains un gilet jaune. Contrairement à ce qu’ont avancé certains sites d’information, cela n’avait rien d’exceptionnel: c’est un accessoire de sécurité pour être mieux vu. Leurs revendications étaient purement spécifiques à leur employeur, la Deutsche Bahn.

Enfin, le mouvement a suscité son lot d’infox : un article du site 24jours.com a affirmé que « plus de 300 hommes » ont défilé à moto en « gilet jaune » à Bangui « pour la fin du Franc CFA et du système néocolonial de la France ». C’est faux : la photo de mai 2018 a été prise lors d’une journée de formation à Bangui pour apprendre aux conducteurs de deux-roues les techniques de base du secourisme.

Au Sénégal, un photomontage a circulé d’un homme en « gilet jaune » avec au dos écrit « Macron doit prendre exemple sur Macky Sall, le Président sénégalais ». Une photo du quotidien régional français Le Télégramme, qui a été trafiquée.

Avec AFP

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