À compter d’août 2016 et pendant une durée de 13 mois, les habitants de l’île bénéficieront d’une formation structurée axée sur la certification biologique, découvriront en quoi consiste la Norme océanienne d’agriculture biologique et se familiariseront avec les règles à respecter pour obtenir la certification biologique.
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Alors que l’île de Cicia voisine a été déclarée 100 % biologique, la certification se fera à l’échelle des exploitations sur l’île de Matuku.
Le porte-parole de l’île, Mosese Coriakula, a indiqué que les insulaires nourrissaient l’espoir de redonner à leur île sa beauté originelle et sa richesse naturelle. « Nous avons la chance de bénéficier de cette assistance et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour débarrasser notre île des substances chimiques nocives qui mettent en péril l’environnement », a affirmé Mosese Coriakula.
D’après Jenny Morell Wright, du Département d’État des États-Unis, en créant une gamme de produits biologiques, la communauté pourra à la fois engranger des revenus et protéger son environnement. « Nous sommes convaincus que ce programme de formation permettra à chaque individu et à la communauté tout entière de développer leurs compétences en matière d’agrobiologie, ce qui renforcera la sécurité alimentaire et la capacité économique des habitants de l’île dans une logique respectueuse de l’environnement. Si nous pouvons soutenir ce programme – le premier que nous engageons aux côtés de la POETCom –, c’est grâce au programme régional de micro-financements pour l’environnement, géré par l’ambassade des États-Unis à Suva et financé par le Bureau pour l’Asie de l’Est et le Pacifique et le Département d’État des États-Unis. Nous sommes fiers de pouvoir nous associer à l’équipe chevronnée de la POETCom pour assurer la formation des habitants de Matuku aux pratiques agricoles durables et aux méthodes de production biologiques, synonymes de moyens d’existence résistants au climat et d’un approvisionnement local en aliments sains destinés aux Fidjiens », a ajouté Jenny Morell.
La société Loving Islands a été fondée par Litia Kirwin, très attachée à Matuku de par sa filiation maternelle et engagée auprès de cette communauté depuis 12 mois. « Notre première priorité est de préserver l’environnement et la beauté culturelle de nos îles ; c’est ce qui détermine la mission de Loving Islands et les communautés auxquelles nous choisissons de nous associer. L’agriculture biologique est un outil des plus viables pour favoriser le développement économique durable dans les communautés insulaires reculées, qui cultivent déjà une riche tradition de l’agriculture biologique. Pour capitaliser cette tradition en résilience économique, il est indispensable de combler les lacunes observées dans le champ des compétences et des connaissances et d’ouvrir ainsi aux producteurs les portes des marchés intérieurs et internationaux », confie-t-elle.
Pour que les villageois accèdent aux marchés mondiaux, Loving Islands a également levé des fonds sur une plateforme électronique de financement participatif en vue de l’installation d’une connexion Internet dans le village de Levukaidaku sur l’île de Matuku.
« L’arrivée d’Internet contribue sensiblement à combler les lacunes existantes et donnera aux habitants de Levukaidaku les clés d’un monde insoupçonné de connaissances sur l’environnement et l’économie et d’un pont de communication direct avec le monde extérieur », a ajouté Litia Kirwin.
Le Coordonnateur par intérim de la POETCom, Stephen Hazelman, s’est félicité de la décision des producteurs de Matuku de se tourner vers le bio.
« C’est la meilleure décision que vous puissiez prendre si vous êtes déterminé à protéger la santé des sols, à tenir les systèmes récifaux à l’abri des ruissellements chargés en produits chimiques et à simplement mener une vie respectueuse des ressources naturelles, afin de leur permettre de subvenir aux besoins des générations futures », a déclaré Stephen Hazelman.
Et d’ajouter : « Le marché mondial du bio a le vent en poupe et les habitants de Matuku se positionnent au mieux pour profiter des débouchés commerciaux qui en découlent et engranger des revenus, tout en préservant leur mode de vie insulaire. »