En images : retour sur la 2e soirée du Hura Tapairu, Hei Rurutu très inspiré

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Pour la seconde soirée de la compétition, 5 formations, en catégorie Mehura dont deux en Hura Tapairu Manihini, se sont affrontées sous les acclamations du public sur la scène du Grand Théâtre, affichant complet, de la Maison de la culture. Hei Rurutu fait sensation en offrant un spectacle à l'énergie décoiffante et doté d'une inspirante créativité de toute beauté.

Publié le 25/11/2022 à 8:48 - Mise à jour le 25/11/2022 à 15:17

Pour la seconde soirée de la compétition, 5 formations, en catégorie Mehura dont deux en Hura Tapairu Manihini, se sont affrontées sous les acclamations du public sur la scène du Grand Théâtre, affichant complet, de la Maison de la culture. Hei Rurutu fait sensation en offrant un spectacle à l'énergie décoiffante et doté d'une inspirante créativité de toute beauté.

Cette seconde soirée s’est ouverte avec la 3e édition du Hura Tapairu Manihini avec Te Pupu ‘Ori Toa Rere et Hiti Mahana venus tout droit du Mexique et des Etats-Unis.

Te Pupu ‘Ori Toa Rere – Tapairu et Mehura Manihini

La troupe Toa Rere a été créée en janvier 2019 dans la ville de Guadalajara au Mexique par Diego Aleman. Depuis, le groupe a remporté plusieurs prix de ‘ori Tahiti dans différentes compétitions
organisées à l’étranger. Sur le thème « Te Pi’i o Te Tai » (L’appel de la mer), écrit par Diego Aleman et Adriana Espinoza, les chorégraphies sont signées par Diego Aleman et Carolina Otero.

« L’appel de la mer ». La reine de la mer perd la mémoire lors d’une tempête. Elle arrive à Tahiti et tombe amoureuse de l’île, des gens et du chef des lieux. Les habitants de l’océan souhaitent qu’elle retourne à la mer pour diriger et apporter l’harmonie entre l’eau et la terre. Cette histoire de fraternité et d’amour nous rappelle l’importance de l’équilibre entre la mer et la terre et entre l’homme et la nature.

Hiti Mahana – Mehura Manihini

La troupe Hiti Mahana, créée en janvier 2020, est dirigée par Jacinta Ma’ae qui est également la chorégraphe du groupe. Hiti Mahana, est un groupe uniquement composé de passionnés de danse
et de culture polynésienne qui a déjà remporté de nombreux prix, notamment le 1er prix en mehura lors du Heiva North Carolina 2022 à Jacksonville et le 1er prix mehura lors du Ho’ike Hawai’i 2022 organisé en Floride. Ce soir, pour leur participation au concours mehura manihini, la troupe Hiti Mahana partagera un spectacle autour du thème « Te Here eti’a Hia » (L’amour impossible). La musique du spectacle est écrite et composée par Manuhei Tehahe.

Arai’a – Mehura

Arai’a est une formation qui se présente pour la première fois au Hura Tapairu en catégorie Mehura. Le groupe, créé en août 2022, est mené par Tuiana Brodien, meilleure danseuse au Heiva i Tahiti 2016, également chorégraphe attitrée du groupe avec pour chef d’orchestre lpeva Tetahio. Le thème proposé par la troupe Arai’a ce soir est « Le lien… / Te hono… ». Il traite de la découverte des sentiments entre deux êtres. Pour l’illustrer et le mettre en scène, deux chansons du patrimoine polynésien ont été sélectionnées et organisées en medley, « C’est ça l’amour », écrit, composé et chanté par Mathieu Boogaerts, puis « Otu’i Here To’u Mafatu » de Grace Laughlin. Les deux chansons s’enchaînent de manière légère et permettent aux danseuses d’évoluer sur une chorégraphie aérienne, à la fois langoureuse et chimérique où le jeu du corps, les déplacements et les émotions nous transportent dans un océan d’étoiles.

A Hura Te fenua – Mehura

L’amicale de la direction des Affaires foncières a créé un groupe de danse afin de participer au concours du Hura Tapairu 2022 en catégorie Mehura. Le groupe, dirigé par Mohea Oldham et Puatea Rere, est essentiellement composé d’agents de la Direction des Affaires Foncières. Ce projet permet d’entretenir et d’améliorer la cohésion au sein des équipes. Le thème retenu est « Te Hono ia mama Fenua » (Le lien avec la terre nourricière) sur une chanson écrite spécialement pour l’occasion. Mohea Oldham et Puatea Rere en sont respectivement les auteures. Les textes ont ensuite été traduits en tahitien par John Mairai, figure incontournable de la culture polynésienne. La composition musicale est signée Tanavae Roi Ra, le chef d’orchestre de la troupe. Le thème évoque le lien avec la terre nourricière. « Nous polynésiens, sommes viscéralement attachés à nos terres et nos généalogies. Les récits des terres de nos ancêtres, ces terres d’accueils, qui nous lient les uns aux autres, ces terres avec lesquelles nous fusionnons lors de la plantation de notre cordon ombilical et placenta. Cette terre qui reste, et qui nous rappelle que c’est un cycle éternel puisque nous ne sommes que de passage sur celle-ci. Cette terre qui nous voit grandir et qui nous offre, durant plusieurs générations, les fruits de notre labeur. Nous exprimerons par notre danse, une profonde reconnaissance envers nos ancêtres qui nous ont enseigné la valeur de nos terres et nous essaierons de perpétuer ces valeurs à travers nos enfants afin qu’ils sachent que, comme ils sont nés, un jour, ils retourneront à la terre, le moment venu. »

Élégance sera le maître-mot d’une émouvante chorégraphie avec de spectaculaires portés marqueront leur passage, ovationné par le public, sur les planches de la scène.

Hei Rurutu – Tapairu, ‘aparima apipiti, ote’a apipiti, pahu nui

Hei Rurutu est une association culturelle et sociale créée en 2013 spécialement pour le Hura Tapairu par des enfants de Rurutu mais surtout par de talentueux artistes en quête de partage de leur culture, leur coutumes et leur savoir-faire authentique de l’archipel des Australes. Depuis, Tuarani Tematahotoa, chef orchestre du groupe et musicien hors pair, a été nommé président de l’association. Tuarani est secondé par la chorégraphe chevronnée Manouche Maraetefau épouse Mahamoud. Tous deux épaulés par les doigts de fée de Menda Shan dite Tantine qui mène la costumerie de main de maître. La troupe Hei Rurutu n’en est pas à sa première participation au Hura Tapairu. En 2013, lors de sa toute première participation au concours, la troupe remporte le grand prix Hura Tapairu, les 1er prix ‘ôte’a et ‘aparima. Cette même année, Heiana Virideau, danseuse de la troupe, décroche le titre de meilleure danseuse ‘ori tahiti. En 2014, Hei Rurutu remporte la seconde place du Hura Tapairu et le 3ème prix ‘aparima. En 2015, Hei Rurutu décroche encore le grand prix Hura Tapairu puis le 1er prix ‘ôte’a et 3ème prix ‘aparima. En 2019, la troupe décroche le 2ème prix ‘ôte’a et 3ème prix Pahu nüi. Après deux années de sommeil forcé pour le monde de la culture, toute la troupe Hei Rurutu est heureuse de présenter ce soir un spectacle autour du thème « Te ‘autï ‘e te umu ti » (le ‘auti et le four traditionnel), magistralement scandée par la plume de Rosa Poetai épouse Versiglioni, une des metua qui veille avec beaucoup de patience et d’amour sur le groupe. Chaque année de participation au Hura Tapairu, Hei Rurutu a toujours mis en lumière un des trois villages de l’île de Rurutu par le choix de son thème. Cette année, ce sera différent. La pratique ancestrale qu’est le « umu ti », ce grand four traditionnel entreprit pour la cuisson des racines de ‘auti, demande le rassemblement des habitants de l’île toute entière pour sa bonne mise en œuvre. Ce sera donc avec beaucoup de fierté, de passion et d’amour que tous les artistes de Hei Rurutu fouleront la scène de Te Fare Tauhiti Nui afin de représenter le plus fidèlement possible l’île de Rurutu et à plus grande échelle la très grande famille de l’archipel des Australes. Cette année, la troupe souhaite mettre « l’eau à la bouche » et, pourquoi pas, faire « goûter » à ce bout de culture ! Le ‘outi est la plante essentielle dans la vie des polynésiens. En effet, le ‘auti est utilisé de la feuille à la racine. Il y a plusieurs sortes de ‘auti. Les ‘auti étaient plantés autour des maisons pour protéger des mauvais esprits. Ils étaient aussi plantés autour des marae. On l’utilise pour soigner, pour envelopper les aliments à cuire, pour s’habiller pour la danse, comme décoration des salles, son jus était bu, ses racines cuites car le tï est le sucre par excellence des Rurutu. Les Polynésiens sont un peuple de navigateurs. Au cours de leurs traversées, le tï était un aliment essentiel pour apaiser leur soif et leur donner de l’énergie. À Rurutu, le ‘auti et le four de tï sont essentiels, et il n’y avait pas de four de tï sans tüpenu. Ce qui sous-entendait que toute la population se rassemblait. Cette cohésion et cet esprit de travail communautaire, voilà les leçons que les anciens nous ont laissé depuis les temps immémoriaux.

Un final en apothéose, créant une belle ambiance dans les gradins qui a ravi le public tout acquis à l’histoire et l’âme de la prestation particulièrement créative.

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