Table ronde du nucléaire : des engagements de l’Etat, mais pas encore chiffrés

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La table ronde sur le nucléaire s’est achevée à Paris ce vendredi, sur une satisfaction globale affichée par les participants. Même si certaines questions restent en suspens... Le point majeur de cette dernière journée, c’était la santé. L’indemnisation des victimes, mais aussi le remboursement des frais engagés par la CPS.

Publié le 02/07/2021 à 15:43 - Mise à jour le 02/07/2021 à 15:43

La table ronde sur le nucléaire s’est achevée à Paris ce vendredi, sur une satisfaction globale affichée par les participants. Même si certaines questions restent en suspens... Le point majeur de cette dernière journée, c’était la santé. L’indemnisation des victimes, mais aussi le remboursement des frais engagés par la CPS.

Même à Paris, tout commence par une prière. Sans doute faut-il garder la foi pour balayer six décennies d’incompréhensions, voire de mensonges, entre Etat et Polynésie. A l’extérieur de la salle prêtée par Matignon, Michel Arakino choisit d’interpeller la France sur ses responsabilités. Patricia Grand, elle, demande du soutien face aux cancers.

« On sait actuellement qu’en oncologie, l’hôpital est sous-dimensionné, que les délais d’attente sont encore lents, qu’il n’y a pas assez d’oncologues. Donc j’ai demandé à l’Etat une participation vraiment importante pour la mise en place de l’INCA (ndlr : institut national du cancer) », a indiqué la Présidente d’honneur de la ligue contre le cancer.

Et la création de cet institut du cancer est en bonne voie. La délégation Reko Tika espère qu’elle sera annoncée par le Président de la République, dont la venue est attendue en Polynésie du 25 au 28 juillet prochains. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’est déjà engagé à mettre des médecins à disposition de la Polynésie.

Quant aux victimes qui souhaitent être indemnisées, elles pourront plus facilement faire face aux démarches administratives complexes grâce aux brigades mobiles qui se déplaceront vers les habitants isolés, afin de répondre à leurs demandes.

Mais le dossier le plus lourd et le plus cher, c’est la CPS. « Les 23 maladies radio-induites, cela nous a coûté, à la CPS en tout cas, 80 milliards de Fcfp », a indiqué Patrick Galenon, l’ex-président du conseil d’administration de la Caisse de prévoyance sociale.

Pour la première fois, la France ouvre la porte au remboursement d’une partie de cette somme, comme l’a annoncé Olivier Véran, le Ministre de la Santé.

« C’est une demande qui nous paraît légitime pour les soins des victimes ayant fait l’objet d’une indemnisation par le CIVEN. Et au titre de la pathologie reconnue, cela pourrait s’inscrire dans la continuité de la reconnaissance sanitaire des essais nucléaires de la France, en Polynésie », a déclaré Olivier Véran. « Des travaux plus approfondis vont être engagés pour estimer le montant des frais qui ont été engagés par la CPS et les justificatifs de prise en charge. La CNAM, la caisse d’assurance maladie, pourrait réaliser une contre-expertise au regard des coûts de prise en charge moyens observés, par exemple, et ainsi venir abonder la caisse polynésienne de manière à ce qu’une réparation financière soit effectuée ».

Le Ministre de la Santé, Olivier Véran, dit être ouvert sur le remboursement par l’Etat des frais engagés par la CPS concernant les victimes ayant contracté des maladies radio-induites (crédit photo : Mike Leyral)

Mais un problème se pose : car si l’Etat se fonde uniquement sur les dossiers indemnisés, seule une toute petite part des dépenses de la CPS liée aux maladies radio-induites sera remboursée.

« La question qui se pose aujourd’hui est effective : « quelles types de maladies et quels individus prendre en compte dans le calcul de ce que demande la CPS aujourd’hui ? ». Le président de la République, là-dessus, s’est engagé à dédommager l’organisme local de sécurité social », a affirmé le président Edouard Fritch.

En conclusion de cette table ronde, si la déclassification des archives relatives aux essais de 1966 à 1996 est acquise, il n’en reste pas moins que des annonces financières sont attendues de la part d’Emmanuel Macron, lors de sa venue en Polynésie.

Samedi, la délégation Reko Tika visitera le commissariat à l’énergie atomique. Un pas vers le commencement d’une réparation plus juste et plus concrète pour le peuple ma’ohi…

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