Chaque matin dès 6h30, le portail de l’école Charles Viénot est ouvert pour laisser entrer les élèves. Une aubaine pour les parents. « C’est pratique parce que moi, je commence dès 7 heures le matin. Du coup, dès que l’école ouvre, je la fais manger ici le temps que les taties puissent les accueillir et après, je vais au travail », confie une maman.
Après les cours, l’établissement propose une surveillance et des activités payantes jusqu’à 17 heures. Cette ampleur des horaires d’accueil avant et après les heures de cours répond au caractère propre de l’enseignement protestant.
« On est dans un contexte social où on dit que les familles n’accompagnent plus, ne prennent plus en considération l’école. Il faut aussi donner les moyens aux familles de venir échanger avec l’école, estime Teiki Dubois, directeur de l’école élémentaire Charles Viénot. D’où l’importance d’ouvrir le portail et de permettre aux familles de venir échanger, discuter.«
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Par l’arrêté pris en Conseil des ministres, le ministère de l’Éducation a simplement répondu à une demande des syndicats d’enseignants de faire appliquer la réforme sur l’obligation réglementaire de service. « Les enseignants, depuis des années, c’est-à-dire depuis la non-application de ces textes ici en Polynésie en 2008, assurent la surveillance de ces fameux élèves, de nos élèves, depuis des années, rappelle le ministre de l’Éducation Ronny Teriipaia. J’aimerais aussi qu’on les remercie, tous ces enseignants qui, pendant des années, ont assuré ces 10 minutes de surveillance à la fin de chaque cours et qui même dépassent leurs heures parce que, justement, les parents ne viennent pas récupérer leurs enfants à l’heure.«
Si l’enseignement privé en Polynésie est déjà rôdé pour la surveillance des élèves après les heures de cours, la Fédération des associations de parents d’élèves s’interroge sur les dispositifs qui pourraient être mis en place dans les établissements publics. En effet, si les enseignants n’assurent plus de surveillance après les heures de cours, cette responsabilité incombe aux communes. « Je donne l’exemple de Faa’a. À Faa’a, c’est bien mentionné, que les agents qui prennent la surveillance à la fin, prennent après la surveillance des enseignants. Donc, ça veut dire, quelque part, qu’ils vont devoir réajuster aussi les fiches de poste de leurs agents. Ce n’est pas dans toutes les communes.«
Les Tavana auront donc jusqu’à la prochaine rentrée scolaire pour réfléchir aux ajustements nécessaires. Au délai très court s’ajoute la problématique de la rémunération et de la formation des agents qui devront assurer l’encadrement et la surveillance des élèves.