Philippe Marot ou l’âme du guerrier

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Publié le 30/06/2018 à 11:19 - Mise à jour le 24/06/2019 à 15:53

Pratiquant la boxe anglaise, thaï et le kick boxing, c’est sur le Jiu Jitsu brésilien qu’il découvre en 2013, qu’il jette son dévolu. Coaché par Dany Gérard, déjà incontournable dans la discipline, il ne peut, hélas, profiter de ses enseignements que six mois. Les finances ne suivant pas, suite à une aventure malheureuse dans l’entreprenariat.

Si Dany Gérard lui propose d’assister malgré tout aux cours, lui laissant la possibilité de régler plus tard l’abonnement au club, Philippe refuse. Les dettes, c’est pas son truc. 

Alors qu’il retrouve un travail en tant que salarié, ce n’est pas pour autant qu’il peut reprendre le Jiu Jitsu. Les horaires des cours correspondent à ses horaires de  boulot. Cela fait déja un an, qu’il ne pratique plus, quand son cousin, Stanley Sanford, qui travaille dans la même société que lui, l’invite à venir s’entraîner le samedi dans une salle de sport à Paea dont il s’occupe.  

Une fois par semaine, c’est toujours mieux que rien. « Cette fréquence, même si elle ne me permettait pas de progresser, me permettait tout au moins de garder le contact avec ce sport que j’adore. »

Milieu 2015, lui et son cousin décident de créer une association afin de louer une salle jouxtant leur lieu de travail. « Du coup, nous pouvions nous entrainer trois fois par semaine de 11h30 à 13h30 et ensuite aller au travail. Grâce à cela, nous avons bien progresser. »

C’est à grand renfort de vidéos via YouTube et avec l’expérience de son cousin, alors ceinture marron de Taiso, qu’ils apprennent les rudiments du Jiu Jitsu brésilien. De temps à autre, ils leur arrivent aussi de s’entrainer dans d’autres clubs qui les accueillent sans contrepartie. Solidarité entre combattants.

Mais en 2016, alors qu’il devait participer au championnat du monde de la Sport Jiu Jitsu International Federation à Los Angeles, un imprévu familial le contraint à renoncer et à partir avec sa famille en métropole et ce début 2017. Non sans avoir reçu auparavant, la ceinture bleue des mains d’Aloisio Silva maître reconnu en JJB.

Quelques mois après son arrivée en métropole, il intègre le club Rock The Mat à Chilly Mazarin. Bien lui en a fait car en décembre 2017, il participe à la compétition Zone Centre comptant pour les qualifications au championnat de France, et là, il décroche la médaille d’Or, « A ma grande surprise. » Et dans la continuation, ce samedi, il remporte la médaille de Bronze au championnat de France en Master – 100 kilos.

Pour notre aito, « Si le niveau en France est élevé, il n’atteint pas toutefois celui du Brésil ou des USA. Quelques clubs à Tahiti pourraient rivaliser avec les bons clubs français. Mais comme le billet est très cher et les compétitions moins prestigieuses qu’aux Etats-Unis, peu de Tahitiens viennent combattre ici. Pourtant je suis sur que l’on pourrait gagner pas mal de podiums. »

Alors que beaucoup auraient, de guerre lasse, baissé les bras, Philippe a su puiser dans les tracasseries de la vie, une force qui lui a permis de remporter trois victoires. « La médaille d’or à la coupe de Zone, la médaille de Bronze au championnat de France et la naissance de mon fils, Manaiti, le 18 mars 2018 ». C’est cela, l’âme des guerriers
 

P.Bastianaggi

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