Ils s’affichent en orange… non pas en référence à un parti politique, mais pour marquer leur solidarité. Ce 12 juin est la journée de sensibilisation au TDAH. Le Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité est un trouble du neurodéveloppement qui touche 2 millions de personnes en France. En Polynésie, aucune étude n’a à ce jour été réalisée.
La Haute autorité de santé relève 3 symptômes qui se manifestent de manière plus ou moins importante selon les cas :
- un déficit de l’attention (incapacité à maintenir son attention, à terminer une tâche, les oublis fréquents…),
- une hyperactivité motrice (une agitation incessante, l’incapacité à rester en place lorsque les conditions l’exigent…)
- une impulsivité (la difficulté à attendre, le besoin d’agir, la tendance à interrompre les activités des autres).

Au fenua, l’association Les Dys de Tahiti reçoit des parents d’enfants atteints de TDAH. « Dans la majorité des cas, ils prennent contact avec nous pour nous exposer qu’on leur a signalé une difficulté ou un comportement inadapté de leur enfant en milieu scolaire, raconte Elise Millot, la présidente. À partir de là, ils vont souvent nous poser la question du parcours pour faire diagnostiquer l’enfant. »
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L’association conseille aux parents de se tourner vers des professionnels de santer pour éliminer dans un premier temps tout problème de vue, d’audition, ou de langage.
Le diagnostic du TDAH est posé par un médecin, très souvent un pedopsychiatre ou neuropediatre après plusieurs avis d’autres praticiens. Un bilan de psychomotricité ou une consultation avec un neuropsychologue peuvent appuyer le diagnostic.
En Polynésie française, il n’existe aucune prise en charge du TDAH par la CPS, sauf lorsqu’un traitement médical est prescrit. Dans ce cas, le trouble est reconnu comme sévère.
Si l’on a l’impression ces dernières années que les diagnostics de TDAH sont monnaie courante, ce trouble est pourtant connu depuis longtemps. « L’observation clinique, a permis de fonder, dès 1897, avec le français Bourneville, le concept d’« Instabilité neuro motrice » », note le site de l’association reconnue d’utilité publique, TDAH France. En revanche, le déficit attentionnel n’est pris en compte que depuis 1980.
Les dernières évolutions et découvertes sur le TDAH ont permis de diagnostiquer plus de patients, y compris des adultes mais « on n’est pas en train de diagnostiquer tout le monde, prévient Elise Millot. « Vivre avec un TDA, c’est vraiment très complexe, même à l’âge adulte. Et chez les enfants, c’est très compliqué parce que ça touche à l’estime de soi et à la confiance en soi. »
La présidente des Dys de Tahiti prône plus d’information et de formation « des personnes au niveau de l’enseignement et de l’entourage, et même des médecins. Il faudrait une formation un peu plus poussée pour prendre connaissance de ce trouble. »
Si des plans d’accompagnement personnalisés peuvent être mis en place dans le milieu éducatif, Elise estime que peu d’adaptations sont prévues dans l’univers professionnel. « Quand tu rentres dans le monde du travail, en tant qu’adulte, pour le moment, il n’y a rien qui est aménagé. (…) L’activité, elle n’est pas que physique. Elle est neuronale. C’est-à-dire que ce n’est pas juste le fait de bouger ses membres. Il y a des TDAH qui sont très calmes. Tu les verrais, ils sont dans leur bulle. Il ne se passe pas grand-chose. Mais il faut savoir que le cerveau ne s’arrête jamais de penser. Un cerveau qui n’arrête jamais de penser. »
Il y a peu, une maman a décidé de lancer un collectif pour rendre un peu plus visible le TDAH dont son enfant est atteint. Témoignages, informations… des actions pour sensibiliser et faire changer les mentalités.