Pouvoir d’achat : pour A Here ia Porinetia, il faut « une baisse drastique des dépenses publiques »

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Elle serait la première femme présidente de la Polynésie en cas de victoire de A Here ia Porinetia au second tour des Territoriales. Nicole Sanquer était l'invitée de l'émission Quel président pour le fenua ? Pour redonner du pouvoir d'achat aux Polynésiens, les Verts envisagent une baisse "drastique" des dépenses publiques. L'ancienne ministre de l'Education souhaite par ailleurs une réforme du système et le développement de la formation dans les îles.

Publié le 25/04/2023 à 16:55 - Mise à jour le 27/12/2023 à 15:12

Elle serait la première femme présidente de la Polynésie en cas de victoire de A Here ia Porinetia au second tour des Territoriales. Nicole Sanquer était l'invitée de l'émission Quel président pour le fenua ? Pour redonner du pouvoir d'achat aux Polynésiens, les Verts envisagent une baisse "drastique" des dépenses publiques. L'ancienne ministre de l'Education souhaite par ailleurs une réforme du système et le développement de la formation dans les îles.

Une femme à la tête du Pays ? C’est ce que propose A Here ia Porinetia si le parti remporte le second tour des élections territoriales le 30 avril.

Les Verts ont créé la surprise en franchissant l’étape du premier tour. Au départ présenté comme le candidat au poste de président en cas de victoire, Nuihau Laurey a finalement annoncé que c’est Nicole Sanquer qui serait investie dans ces fonctions en cas de victoire.

Pour le parti autonomiste, cette décision est une manière d’entrer « dans une logique de projection gouvernance ». « Nous avons suivi la demande de la population (…) d’avoir une femme présidente, explique Nicole Sanquer. La question a été posée pratiquement à toutes nos réunions publiques et sur tous les plateaux TV. »

Comme le Tavini Huira’atira, le A Here ia Porinetia a choisi d’aborder ce second tour sans faire d’alliance. Pour la candidate, les retrouvailles entre Gaston Flosse et Edouard Fritch relèvent de la « politique politicienne ». « Pour moi, c’est un non respect de la parole donnée devant la population (…) Pour sauvegarder l’autonomie, finalement, on oublie tout ce qu’on avait dit (…) Pas un mot sur le programme. J’ai beaucoup de questions. (…) C’est montrer à la population que la parole s’envole vite lorsqu’il y a un intérêt personnel. »

En cas de victoire, le Tavini Huira’atira a déclaré vouloir réserver un ministère « à la minorité ». Mais pour Nicole Sanquer, pas question de travailler avec les indépendantistes. « Nous avons été clairs sur cette question. Nous ne participerons pas au gouvernement Tavini. Nous sommes engagés dans cette élection avec un programme, un nouveau projet pour la Polynésie inspiré des témoignages et des problèmes quotidiens des Polynésiens. Notre objectif, c’est de mettre en application ce nouveau projet. »

« L’objectif c’est que le jeune puisse être formé là où il vit « 

Ancienne ministre de l’Education, Nicole Sanquer souhaite une réforme du système actuel. « Aujourd’hui, nous avons un système éducatif qui ne prend pas en compte toutes les contraintes, notre contexte, le fait d’être éclatés au niveau des îles… Nous pensons qu’il faut s’adapter, adapter nos formations aux orientations de développement économique que nous voulons. Nous adapter à l’élève polynésien avec son contexte ilien, ou qu’il vive à Tahiti. (…) L’objectif, c’est que le jeune puisse être formé là où il vit, pour qu’il puisse être formé et acteur du développement des îles. »

Concernant l’apprentissage de la langue tahitienne, si Moetai Brotherson envisage la mise en place d’écoles immersives, Nicole Sanquer, elle, n’y croit pas. À l’origine d’une mesure datant de 2015 permettant l’enseignement du reo Tahiti au collège, l’ancienne ministre constate que l’engouement a été faible. « Aujourd’hui, la continuité de l’apprentissage du reo est possible au collège à partir de la 5e puisque le reo est considéré comme une langue vivante 2. J’espérais en 2016, quand cette continuité a été mise en place, que tous les parents choisissent (pour leur enfant, NDLR) cette langue vivante 2. Le résultat, c’est que les parents ne choisissent pas forcément cette langue vivante 2. (…) On ne va pas forcer. »

Pas d’engouement donc, selon Nicole Sanquer, et surtout, pas de professeurs suffisamment préparés. « Pour pouvoir prévoir l’école en reo à 100%, il faut prévoir la formation de nos enseignants parce qu’aujourd’hui il y a des expérimentations à 50/50 mais elles sont rendues possibles parce que les enseignants sont formés à pouvoir dispenser des disciplines en reo. Je trouve que vouloir imposer 100% de reo à l’école, ça ne sert à rien si, dans les familles, le reo n’est pas pratiqué. »

Baisser taxes et impôts pour retrouver du pouvoir d’achat

Autre thème incontournable de la campagne : le pouvoir d’achat. A Here ia Porinetia propose de baisser voire de supprimer les taxes et de baisser les impôts.

Et pour cela, le parti vert autonomiste propose de tailler dans les dépenses des institutions du Pays. « Quand on fait ça, il faut prévoir une baisse drastique des dépenses publiques (…) En 2013, c’est ce que nous avons fait (…). Nous avons essayé de réduire les dépenses des élus à l’assemblée, les dépenses du gouvernement, la masse salariale… »

Le logement est bien sûr un sujet pour lequel la population attend des réponses de la part des candidats en lice. Le logement est « un véritable défi », concède A Here ia Porinetia. La solution de la « 3e voie » autonomiste : « Nous souhaitons remettre en route une agence. Nous sommes propriétaires, au niveau du Pays, de parcelles de terre qu’il faudra viabiliser pour proposer du foncier à une classe de population pour qu’ils puissent s’installer. »

Retrouvez le replay de cet entretien ici :

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