Vie dans la rue et troubles mentaux : difficile de s’en sortir pour les SDF

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Ils font désormais partie intégrante du paysage urbain : les sans domicile fixes. Des hommes, des femmes, mais aussi des jeunes qui errent dans les rues de Papeete. Parmi eux, des personnes qui sont atteintes de troubles mentaux. Pour ceux-là, l’espoir de sortir de l’errance est moindre. Comment sont-ils pris en charge ? Quel suivi leur est proposé ? Éléments de réponse.

Publié le 07/01/2024 à 16:18 - Mise à jour le 07/01/2024 à 17:17

Ils font désormais partie intégrante du paysage urbain : les sans domicile fixes. Des hommes, des femmes, mais aussi des jeunes qui errent dans les rues de Papeete. Parmi eux, des personnes qui sont atteintes de troubles mentaux. Pour ceux-là, l’espoir de sortir de l’errance est moindre. Comment sont-ils pris en charge ? Quel suivi leur est proposé ? Éléments de réponse.

Comme Emauta ou Père Christophe, l’association Te Torea œuvre pour les sans-abris. Elle aide les SDF à constituer un projet de vie, mais ils se heurtent à un frein considérable : les troubles mentaux. Sur les 580 sans abris recensés en 2023 par l’association, à peu près 20% des personnes sont concernées. Crise de colère, d’hystéries ou encore comportements à caractère dangereux : l’illustration de ses troubles se fait souvent dans les rues, à la vue de tous.

« Il arrive qu’on généralise ces comportements à tous les SDF, déplore Krysanthe Bonno, éducatrice de l’association Te Torea. C’est pour cela que notre équipe de rue fait des maraudes en journée pour sensibiliser les commerçants et la population sur le public que nous accompagnons, sur la diversité des profils que nous avons et que nous essayons au quotidien de les réinsérer.« 

Crédit : Tahiti Nui Télévision

Les profils dits « psy » sont suivis par des infirmières de la santé. Ce sont également elles qui interviennent pour la mise en place d’un parcours de santé et de soins.

« Nous, à l’association Te Torea, lorsqu’on a une personne en pleine décompensation, ce qu’on essaie de faire d’abord, c’est de travailler avec les infirmières du docteur Lam pour qu’il y ait une prise en charge au département psy (du CHPF, NDLR). Parce que nous à Te Torea, on n’a pas les professionnels qui pourraient les prendre en charge. »

Pour qu’un parcours de santé soit mis en place, il faut bien sûr de la volonté de la part des SDF concernés. C’est là toute la difficulté que rencontrent les professionnels. Entre méfiance, préjugé ou encore déni : certains refusent d’être soignés, ou arrêtent leurs soins.

Difficile, voire impossible de mettre en place un projet de vie pour ces quelques sans-abris. Et dans la rue, un autre danger les guette : la drogue qui en fait un public test.

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