Avec un chiffre d’affaires de plus de 60 milliards de Fcfp et une flotte privée de 21 navires desservant les cinq archipels de la Polynésie, le secteur du transport maritime est appelé à se développer dans les années à venir. C’est tout l’enjeu de ce forum de l’économie maritime, organisé chaque année depuis maintenant cinq ans par le Cluster maritime de Polynésie française.
« Le transport maritime doit être innovant au fenua. (…) Nous sommes des unités très anciennes encore ici, de 40 ans d’âge, sur un espace important, avec des besoins croissants. (…) Nous devons davantage nous ouvrir sur le maritime car il va apporter la croissance de toutes nos îles » explique Gérard Siu, président du Cluster maritime.
Après avoir abordé les années précédentes, la formation, les infrastructures et la gestion des espaces maritimes, le forum veut renforcer pour cette nouvelle édition la perception de nouveaux modes de transports qui peuvent contribuer à désenclaver les îles et apporter plus de mobilité aux Polynésiens.
Afin de désengorger les réseaux routiers de Tahiti, l’idée de mettre en place des navettes maritimes entre Taravao et Papeete, voire Taravao et Punaauia avec le village tahitien, n’est pas exclue.
« On cherche souvent des solutions sur le plan terrestre alors que nous sommes un territoire d’océan. Le moment est venu de mener une réflexion sur cette solution du transport maritime. Certains diront que cela va coûter cher, mais regardons cela de près et étudions comment un tel système peut fonctionner. Ce serait une bonne alternative aux transports routiers en tout cas » a déclaré Jean-Christophe Bouissou, Ministre en charge des transports interinsulaires.
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Élevé au deuxième rang mondial derrière l’alimentation depuis 2011, les activités maritimes génèrent un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros et celui-ci devrait doubler d’ici 2030. Pas question donc pour la Polynésie de rester en retrait. « La maritimisation du monde est un phénomène d’une puissance incroyable. Aujourd’hui, cette maritimisation transforme complètement le monde. (…) Même s’il fait encore trop d’émissions de gaz à la tonne transportée, le navire reste un outil d’une efficacité extraordinaire, il reste le moins polluant du monde et le plus économique » affirme Francis Vallat, président d’honneur et fondateur du Cluster maritime français et européen.
En terme d’innovation, un cargo mixte fonctionnant avec le vent et un générateur est en ce moment à l’étude. Si le projet aboutit, il pourrait être cofinancé, par l’état et le pays.
Rédaction web avec Thierry Teamo