Toussaint : quand les défunts rapprochent les vivants

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Publié le 31/10/2018 à 14:20 - Mise à jour le 31/10/2018 à 14:20

Le cimetière de l’Uranie avait à peine ouvert ses portes ce jeudi matin que les âmes s’activaient déjà. À tous les étages, on s’attachait à nettoyer, embellir, fleurir, déposer des bougies et se recueillir sur les tombes des défunts. Une coutume de la Toussaint partagée par de nombreux Polynésiens.
 
Mais pour la famille Vernier, rencontrée sur place, cette tradition perpétuée de génération en génération va un peu plus loin. En plus d’honorer leurs morts, ils profitent tout simplement de passer du temps ensemble.
« Pour nous, la Toussaint est un jour joyeux, explique Teuraiterai. On se retrouve en famille. »
« Regarde, lance Hélène en désignant ses petits-enfants. Ils jouent, ils sont heureux de se retrouver entre cousins. Quand on aura fini ici, on ira manger ensemble, on va se baigner à la piscine et on va jouer encore à des jeux. »
 
Autour du caveau familial, quatre générations de Vernier sont réunies. On prend des nouvelles de l’autre, on discute de tout et de rien, on joue. Les rires n’auront sûrement jamais autant résonné en ce lieu généralement bercé de sanglots.
Toutefois, qu’on ne s’y trompe pas. « On est toujours heureux de se retrouver tous, mais ça nous arrive encore de pleurer nos défunts, tempère Hélène dans un sourire. À tout moment un souvenir peut ressurgir. C’est l’amour qui fait perpétuer le souvenir, poursuit-elle sans se départir de son sourire. On les a dans nos cœurs, dans nos âmes. Et si on n’a pas ça, pour moi la vie n’a pas vraiment de sens. »
 
Plus loin, Dorina s’affaire sur la tombe de ses grands-parents maternels et de son frère aîné. Ensuite, elle ira voir celle de sa petite sœur, de son père, et d’autres proches. Dans sa famille, « on vient tous les ans au cimetière, mais pas seulement pour la Toussaint, précise-t-elle. On vient aussi pour la fête des mères, les anniversaires, la fête des pères, la Noël… Pour nous, nos proches qui sont morts sont toujours là avec nous. »
 
À la nuit tombée, comme le veut la cérémonie catholique du turamara’a, les cimetières seront illuminés par des bougies placées sur les tombes, symbole du lien entre le monde réel et spirituel.
 

Rédaction web avec Sophie Guébel et Esther Parau-Cordette

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