C’est le 31 octobre 2023, à Halloween, que Starfire née : « Toutes les étoiles étaient alignées pour que je présente au monde Starfire. C’était pour moi le moyen de voir à quoi je ressemblais en drag queen, et comme c’est un jour où on se costume… Je voulais choquer un peu les gens aussi ». Et de poursuivre : « Cela fait déjà deux ans que j’y pensais. J’aime beaucoup faire le show, défiler. J’attendais d’être sûre de moi pour me lancer. À celles qui ont peur de se lancer, du regard des gens, je veux leur montrer, avec Starfire, que tout est possible. Si on ne se lance pas maintenant, quand on va se lancer ? ».
« J’ai envie qu’on me considère comme la première drag queen officielle de Tahiti »
Starfire
Celle qui travaille le jour dans la communication et le marketing, se transforme en drag queen la nuit : « Starfire, c’est une reine qui a de la lave à la place du sang. C’est une personne très gentille, hautaine, provocante. Mais c’est avant tout une personne authentique et incroyable. Je me suis trouvée une deuxième personnalité. Je me sens complètement épanouie aujourd’hui ».
Pour son personnage, Starfire s’inspire de Nicky Doll, drag queen française : « J’aime beaucoup ses maquillages, très extravagants, et ses shows sont époustouflants ». Les shows justement, Starfire en a fait un tout premier début avril, dans un bar de la capitale : « La sensation était incroyable. J’ai beaucoup stressé. C’est un souvenir incroyable, se souvient-elle, émue. Il fallait tout donner, au niveau de l’attitude, du comportement… et montrer qui était Starfire. C’était un moment absolument magique, je n’arrivais pas à y croire. Mais c’était épuisant aussi ! ».
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À travers ses représentations, elle souhaite faire passer un message : « L’acceptation de soi, c’est le plus important ». Pas toujours facile de s’accepter justement quand pèse parfois sur soi le regard et le jugement des autres : « Selon moi, pour être une drag queen, il faut revêtir son vêtement de courage. Il faut être authentique, passionné par ce que tu fais, la danse, le maquillage… Il faut aussi de la patience et de la volonté. Et il faut se préparer à affronter le regard des gens, les jugements, les critiques… Certains vont me juger en me traitant de gros raerae, et d’autres vont me voir comme un artiste accompli. J’assume qui je suis, et le regard des gens ne me fait aucun mal, au contraire, tant qu’on me regarde. Qu’ils critiquent ou pas, au moins, ils parlent de moi, et c’est le principal. Ça me pousse à avoir confiance en moi, et à glow up de jour en jour ».
S’il faut avoir les épaules solides pour être une drag queen, il faut aussi avoir les finances qui suivent : « Il faut être riche pour être une drag queen ! Surtout que pour le moment, je ne sais pas encore du tout me maquiller, donc je fais appel à une maquilleuse professionnelle. Mais j’aimerai, plus tard, apprendre à le faire ». Car entre le serre-tête, la perruque, le make-up, la tenue, le sac, les bijoux, les chaussures, les collants, la manucure…, Starfire a déboursé pas moins de 60 000 Fcfp pour une apparition.
Passionnée de danse en talons, mais aussi de CrossFit, Starfire a envie de faire encore plus le show en 2024 : « Je rêverai de me produire sur des grandes scènes au fenua, faire des représentations officielles comme le gala de Miss Tahiti. Je compte également m’investir au sein de l’association Cousins Cousins et défendre les causes LGBT ».
Des projets plein la tête, avec toujours comme devise : « si je ne vis pas maintenant, quand est-ce que je vais vivre ? ».