Jessi se souvient d’avoir choisi l’armée par curiosité, pour découvrir la France et trouver un métier. Contrat signé, il est envoyé au 1er régiment génie de Strasbourg. Il se forme quelques années plus tard au déminage. Caporal Chef, il a couvert plusieurs missions sur des zones à risques, au Liban et en Afghanistan . « Il y a d’autres pays dans lesquels j’ai été, mais c’est confidentiel. Je n’ai pas le droit d’en parler. », confie t-il à mi-voix. « Quand on part sur le terrain, ce n’est pas évident. On a pas le choix. Ce qui est bien, c’est que je n’étais pas seul. J’avais des amis, et on s’est soutenus jusqu’à la fin. »
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Les parents du soldat ont toujours respecté le choix de leur fils. Ils l’ont accepté malgré leurs craintes notamment lors des missions d’intervention en zone de conflit. « On connaît les dangers liés aux métiers de l’armée, surtout dans son domaine. En plus, moi et ma femme on est ici, et lui dans un autre pays. Et dès qu’une famille avec un enfant militaire se retrouve endeuillée, nous ressentons la même détresse et pensons à notre fils », avoue Yvon Patu, le père.
Ces trois dernières années, Jessi et sa famille vivaient à Libreville au Gabon, où la présence militaire française reste discrète. « Il y a quelques tensions là bas, notamment lors des élections. C’est pas évident. Il faut pas sortir en fait, il faut rester dans le camp. Surtout pour les familles. Ce n’est pas évident pour eux. », reconnait Jessi.
Entouré de ses cinq frères et trois sœurs, le soldat souhaite profiter de sa famille pour se ressourcer.. Si tous ses proches ont de nombreuses questions à lui poser sur sa vie, sur ses missions, Jessi préfere rester discret sur sa carrière militaire. Père de famille, il porte désormais un regard différent sur son engagement auprès des forces armées. Sa famille passe en priorité et le soldat ne souhaite plus participer à des interventions à l’étranger. Son retour définitif au fenua est déjà programmé pour 2020.