Objectif GIGN pour Marina Tehaamoana, première ultramarine major de promotion à l’école de gendarmerie

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Elle a de l'ambition, et elle espère encourager les jeunes à croire en eux et en leur potentiel : Marina Tehaamoana est la première jeune femme originaire de l'outre-mer à terminer major de promotion d'une école de gendarmerie en métropole. La gendarme nouvellement promue espère intégrer le Groupement d'Intervention de la Gendarmerie Nationale au fenua.

Publié le 21/11/2020 à 14:33 - Mise à jour le 23/11/2020 à 10:25

Elle a de l'ambition, et elle espère encourager les jeunes à croire en eux et en leur potentiel : Marina Tehaamoana est la première jeune femme originaire de l'outre-mer à terminer major de promotion d'une école de gendarmerie en métropole. La gendarme nouvellement promue espère intégrer le Groupement d'Intervention de la Gendarmerie Nationale au fenua.

« J’ai grandi sur une île de 2 000 habitants et de 300 km², et nous aussi : on peut réussir » ! Marina Tehaamoana est originaire de l’île de Hiva Oa. Elle est la dernière d’une fratrie de 4 enfants. Au terme d’une brillante scolarité, elle décroche le baccalauréat à 16 ans : trop jeune pour pouvoir passer les concours afin d’intégrer la gendarmerie nationale .

« Je n’avais pas l’âge de passer le concours, mais c’est resté dans un coin de ma tête pendant toutes mes années de licence et de master ».

Car avant de passer le concours de sous-officier de la gendarmerie, et de décrocher une place au sein de la 7ème compagnie d’instruction de l’école de Tulle: la Marquisienne de 24 ans a décroché un master de Droit à Montpellier.

« Mon papa, qui est l’ancien maire de l’île – et donc à ce titre officier de police judiciaire – m’a donné le goût du service public » !

Marina lors de sa remise de médaille

« C’était un choix de carrière un peu difficile pour moi car mes parents étaient inquiets. C’est un métier dangereux, lorsque l’on est gendarme, on est une cible permanente. Dès que j’ai eu leur soutien, je me suis lancée à fond ! »

Marina Tehaamoana et Poeiti Estall

Solidarité entre Polynésiennes

« J’étais en métropole depuis 5 ans, et j’avais eu le temps de m’adapter à la mentalité et au climat. Il a tout de même fallu s’accrocher : en tant que civils, on était mélangés avec des gendarmes adjoints volontaires qui eux, avaient de l’expérience, une connaissance du terrain et théorique aussi. Avec ma camarade tahitienne, on a travaillé dur, et on a réussi toutes les deux », se réjouit la jeune femme.

« C’est un métier d’hommes, et il faut travailler deux fois plus pour montrer que j’ai ma place »

« Nous sommes 40 femmes sur une promotion de 129 puis 125. Bien souvent, nous sommes cantonnées à l’administratif, et on ne m’attendait pas sur le sport. C’est là où j’ai marqué des points ».

Athlétisme, ping-pong, basket et récemment crossfit : la jeune femme a toujours pratiqué le sport. Médaille d’or de ping-pong aux Océania, elle faisait aussi partie de la sélection tahitienne de l’équipe de basket.

« Je savais que je pouvais me démarquer sur le plan physique, mais sur le plan pratique : je n’avais jamais utilisé d’arme. Ça marque ! Mes cadres m’ont beaucoup poussée et soutenue ».

Séance de tir

Marina encourage les jeunes à avoir confiance en leur potentiel : « Si vous avez envie de suivre cette voie, croyez en vous! Je n’aurais jamais imaginé parvenir à un tel résultat ! Avec le soutien des parents et des amis, on peut le faire. Et financièrement, on est beaucoup aidés ici ! »

Le GIGN en ligne de mire

Si la jeune diplômée débute sa carrière dans le Sud-Est de la France, elle vise le Groupement d’Intervention de la Gendarmerie nationale : « Pour la suite de ma carrière, j’ai choisi d’intégrer la gendarmerie mobile. Elle est ouverte aux femmes depuis 2016. En tant que major de promotion, j’ai pu choisir mon affectation : mon premier choix était Annecy. Je vais donc commencer ma carrière en escadron montagne, pour gagner en condition physique. Mon objectif final est d’entrer un jour dans une antenne GIGN. On en a une en Polynésie, et j’aimerais bien revenir à Tahiti pour le faire au sein de la gendarmerie mobile. J’aurais pu rentrer en tant que gendarme départemental, mais ce qui m’intéresse, c’est l’action! S’il faut que je revienne, ce sera en tant que mobile, dans une antenne d’intervention. Ca me fait peur, ça fait surtout peur à mes parents, mais c’est un choix, et je compte bien me dépasser : c’est un défi ! »

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