Moorea : les patients « non covid » ont « peur de venir à l’hôpital »

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À l’hôpital de Afareaitu, le nombre de cas graves dus à la covid reste important. Mais selon les professionnels de santé, certains malades qui ne sont pas covidés attendent encore trop souvent le dernier moment pour se rendre à l'hôpital, par crainte d'attraper le coronavirus.

Publié le 08/09/2021 à 10:28 - Mise à jour le 08/09/2021 à 10:28

À l’hôpital de Afareaitu, le nombre de cas graves dus à la covid reste important. Mais selon les professionnels de santé, certains malades qui ne sont pas covidés attendent encore trop souvent le dernier moment pour se rendre à l'hôpital, par crainte d'attraper le coronavirus.

Soumis aux mêmes contraintes que toutes les structures de soin du Pays, l’hôpital de Moorea s’est réorganisé. L’aile gauche est réservée à la Covid et est répartie en trois sections : deux sont dédiées aux cas graves, ceux qui nécessitent une prise en charge intensive, comme le détaille Dr Philippe Biarez, médecin généraliste de l’île : « les cas graves nous ont obligé à avoir une sorte de service de soins intensifs où on peut avoir six personnes en situation grave, malheureusement parce qu’ils ne peuvent pas être évasanés en réanimation et donc on maintient ces personnes ici, tant que faire ce peu. Ensuite, on a un autre secteur pour les patients qui sont dans un état un peu moins grave mais qui nécessitent quand même des soins, des prises en charge parfois complexes ».

Côté jardin, un chapiteau a été installé pour les cas les moins sévères. Des patients plus légers, qui nécessitent malgré tout une assistance respiratoire.

L’aile droite de l’hôpital d’Afareaitu en revanche est réservée aux patients non covid. Une zone aujourd’hui désertée qui suscite forcément l’inquiétude du personnel soignant. « En discutant avec les familles, on voit bien que les gens ont peur de venir à l’hôpital », constate Dr. Philippe Biarez. « Ils ont peur aussi d’aller au Taaone d’ailleurs, ils disent que pour les évasans, ils refusent. Ils ont peur d’attraper le covid dans les hôpitaux ».

Des visites dans les quartiers ont été programmées. Personnel soignant, guides sanitaires et agents communaux sont allés à la rencontre de la population. Il s’agit de rassurer mais également de sensibiliser à la vaccination.

Maina habite sur l’île soeur et souhaite attendre d’avoir plus de recul par rapport à la vaccination : « comme je me suis soignée au ra’au tahiti, j’ai décidé d’attendre un peu pour voir par la suite qu’est-ce qui va venir après avec ce vaccin ».

De son côté, Léonide se montre également craintive : « les gens ont peur aujourd’hui. Ils préfèrent peut-être rester chez eux. Parce qu’on nous avait dit que quand vous êtes malades, quand vous avez une grippe, vous toussez, il faut pas vite aller faire la vaccination, il faut attendre ».

Soucieuses de la détresse des patients, les confessions religieuses de Moorea se rendent à leur chevet tous les jours pour leur apporter un peu de réconfort.

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