C’est un message symbolique que l’orateur délivre aux autorités du Pays, de l’État, de l’université ou encore aux ambassadeurs du Pacifique. Il reprend avec fougue les paroles sages du arii Tetuna’e premier législateur tahitien qui au XIVe siècle, luttait à sa manière contre l’homophobie.
« Le arii nui Tetuna’e disait : « ne pose pas un regard discriminatoire sur un membre de ta famille. Je te reçois, tu es différent, tu es d’un autre genre et je t’accepte. Le foyer ne te jugera point »«
À l’écart, Sailali Viritua et son mari écoutent les intervenants avec plein d’espoir. Marié depuis 1 an, ce couple d’homosexuel a dû faire face à l’incompréhension de leurs proches et de leur église.
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« J’ai grandi dans la religion protestante. Je me suis baigné dedans. J’ai été baptisé dedans. Et le jour de mon mariage, j’ai voulu une bénédiction en respect à mon père, en respect à ma croyance. Et ça n’a pas été fait. J’ai été attristé parce qu’une toute petite bénédiction n’aurait pas fait de mal, au contraire. Ça aurait complété la personne que je suis devenu aujourd’hui.«
Rejets, violences, moqueries… Les actes homophobes existent en Polynésie. Les protestants, les catholiques, les mormons et la communauté du Christ parlent de respect et de dignité envers cette communauté en très grande souffrance.
« Pendant 5 ans, on a sillonné les rues de Papeete, de Tahiti à la rencontre de nos frères et sœurs qui se prostituaient, rappelle Père Christophe. 90% sont des personnes qui relèvent de la communauté LGBT. Et on a vraiment un témoignage d’une souffrance profonde et qui est en même temps destructrice de la personne.«
« Je pense que les églises sont emplies d’amour et sont vraiment en normes avec les principes du christianisme. Mais je pense aussi qu’il y a des aspects où nous devons étendre un peu plus la réflexion, admet Mareva Arnaud Thong présidente de l’église de la communauté du Christ (…) Vers l’acceptation au lieu de la tolérance.«
Et pour la première fois, un gouvernement tend la main à la communauté et appelle à une société inclusive
« C’est en fait un changement de comportement qui est nécessaire, selon la vice-présidente du Pays Eliane Tevahitua. Un changement de schémas mentaux que cette communauté subit jusqu’à présent. Nous espérons que ce type de réunion de colloque, ou on fait venir des gens du Pacifique aideront à briser ce tabou et à avancer.«
Dans son rapport d’orientation budgétaire, le Pays consacre toute une partie à la communauté LGBTQIA+ pour traiter son quotidien, améliorer sa situation et surtout lui apporter une reconnaissance très attendue.