Le spleen du policier tahitien à Paris

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Publié le 01/05/2017 à 14:49 - Mise à jour le 01/05/2017 à 14:49

Encore une journée où Maui (nom d’emprunt) est à bout : il veut rentrer chez lui. Çela fait cinq ans que ce policier enchaîne les demandes de mutation pour rentrer au fenua. En vain. Alors comme dernier recours, il a posté un long message sur les réseaux sociaux pour dénoncer le silence des pouvoirs publics concernant ses demandes de mutation. 
 
« C’est vraiment un appel de détresse parce que là, c’est ma dernière demande de mutation. Et après, si elle n’aboutit pas, je démissionnerai de la Police Nationale » explique Maui
 
Ce policier a fait quatre demandes de mutation qui ont mystérieusement disparues avant de passer devant la commission à Paris. Mais au-delà de ça, il semblerait que le blocage vienne directement de Tahiti. 
 
« Il y a le plus gros syndicat de police en Polynésie qui bloque mon dossier sous prétexte qu’étant policier national, mon retour est impossible. Parce que selon ce syndicat, j’aurais fait le mauvais choix en passant le concours national au lieu de passer le concours du CEAPF (Corps d’Etat Pour l’Administration de la Polynésie Française). »
 
Un mauvais choix qui lui coûte aujourd’hui sa liberté de pouvoir rentrer et d’être considéré comme un policier au fenua.
 
« Je me sens exilé de chez moi, à cause du fait que je sois policier national, je ne peux pas rentrer chez moi, donc du coup, cela a un impact sur ma vie familliale. cela fait plusieurs années que je n’ai pas vu mes parents, et c’est également la même chose pour ma compagne et ma fille, qui ne connaît même pas ses grands parents. »
 
Pour Wallace Teina , délégué syndical de SGP Police FO, le syndicat mis en cause par Maui, « Il faut savoir que lorsque l’on retire le dossier de l’inscription au concours de la Police Nationale, on a le choix entre le concours national qui donne une affectation en métropole, et le concours CEAPF qui donne une affectation en Polynésie. »
 
Pour Teina Wallace, en choisissant tel ou tel concours, on sait où on va. « Il ne faut pas mettre en cause aujourd’hui cette situation. On a fait le choix d’une carrière, c’est à chacun d’assumer son choix. »
 
Quant aux chances de Maui de venir exercer en Polynésie, « Etant donné qu’il a passé le concours national, il relève du ministère de l’Intérieur, et c’est lui qui décidera de sa situation administrative. Nous, à notre niveau, nous n’avons pas la main, nous ne gérons que les effectifs au niveau local. »
 

Rédaction web avec Solène Boissaye,  Clément Barbet, Laure Philiber et Maite Mai

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