Le CFPA ou rebondir dans la vie

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Publié le 21/08/2017 à 11:30 - Mise à jour le 21/08/2017 à 11:30

Si les stagiaires viennent principalement de la presqu’île, le centre de formation accueille également des personnes d’autres communes de Tahiti. « Tout dépend de la formation qu’ils demandent » précise Blanca Soreano Viriamu directrice du CFPA de Taravao depuis deux ans. Et d’expliquer. « Nous avons quatre sites sur Tahiti, et sur celui de Taravao, nous avons quatre formations qui sont qualifiantes de niveau V (NDLR: équivalent BEP). Cuisine, assistant de vie en famille, horticulture et serveur en restauration ».

Toutes personnes désireuses de suivre une formation peuvent s’inscrire au CFPA proche de chez eux. Mais ce n’est pas forcément-là qui suivront le cursus. « Si quelqu’un de Taravao, veut faire de la couture, il peut s’inscrire à Taravao, mais sa formation s’effectuera à Pirae, car elle n’existe pas ici. Et vice versa. »

Il faut savoir que les formations sont ouvertes en fonction du vécu des CFPA, à savoir les plus demandées. « On essaie d’ouvrir de nouvelles formations, comme par exemple Monteur Dépanneur Frigoriste qui sera ouverte en janvier 2018 ». Le principal obstacle à l’ouverture de nouvelles formations réside dans la difficulté de recruter des formateurs. « Il faut un minimum Bac plus cinq ans d’expérience professionnelle. »

Quant au principal objectif du CFPA, à savoir offrir une formation qualifiante qui débouche sur un emploi, on peut dire qu’il est atteint. « La plupart du temps, tous nos stagiaires trouvent du travail à la sortie ». Et pour cause. « Lors de leur formation, ils ont des périodes de formation en entreprise, ce qui leur permet à la fin de leur formation de trouver des CDD pour la plupart. »

Au total, une centaine de personnes s’inscrivent au CFPA de Taravao en une année, mais n’est pas accepté qui veut. Il y a une pré-sélection qui s’opère. Une fois les divers tests d’aptitude passés, les formateurs jugent du niveau des demandeurs et acceptent ou pas les candidats suivant les aptitudes que demande la formation qu’ils désirent suivre.

Si pour la plupart, le stage est source de réussite et la formation validée par un diplôme, il ne faut pas occulter les abandons en cours de stage, même si ceux-ci ne sont pas pléthore. « La plupart du temps, ce sont des femmes, parce que leur conjoint ne sont pas d’accord sur le fait qu’elles suivent une formation, ou d’autres raisons familiales. Cela concerne environ 20% de nos stagiaires. »

Pour pallier à ce type d’impondérables, une cellule de psychologues du travail participe à la pré-sélection des stagiaires, mais « On ne peut pas prévoir dans le cursus, qui abandonnera. »

Ces formations ont un coût, en partie pris en charge par le Pays qui débloque pas loin de 80 millions à cet effet. « C’est une chance pour les demandeurs d’emploi. Ils sont formés, et en plus ils sont indemnisés le temps que durera leur formation. Quelque part, c’est leur dernière chance. » Toucher entre 80 et 90 000 Fcfp par mois pour apprendre un métier et repartir dans la vie sur de nouvelles bases, il n’y a pas photo, c’est une bonne aubaine.

Frédéric Ly est co-gérant et chef de cuisine au restaurant Terre, Mer, et il intervient en tant que jury pour noter les élèves lors du passage de leur diplôme. « On note les techniques qu’ils ont apprises, la propreté, enfin, toutes les bases de la cuisine. Là, j’ai affaire à des stagiaires qui ont une formation de huit mois. Ce n’est pas énorme, car certains CAP nécessite trois ans d’apprentissage, mais le niveau est pas mal. Juste quelques petites techniques qui leur manquent, mais c’est normal. »

Ce professionnel de la restauration, n’est pas seulement là pour noter et conseiller les élèves, mais aussi pour repérer les plus prometteurs. « On a énormément de mal pour trouver des personnes qualifiés avec une formation cuisine, et c’est toujours bienvenue pour nous de voir évoluer ces stagiaires qui plus tard rentreront sur le marché de la restauration. Il est clair qu’aujourd’hui, ils nous en manque énormément. »

Quand l’on sait que Frédéric Ly est détenteur d’un CAP et qu’il est aujourd’hui chef de cuisine et entrepreneur, comme on le voit, tous les espoirs sont permis. Volonté et passion sont les deux ingrédients nécessaires pour voir ses rêves prendre forme et repartir dans la vie avec un bon espoir de trouver un job.
 

Rédaction Web avec Esther Parau-Cordette et Tauhiti Tauniua Mu San

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