Des moteurs qui rugissent, des pneus dérapent, et une foule qui pousse les pilotes aux manettes de leurs monstres mécaniques. Voici le folklore du run, discipline proche du drag race, qui consiste à engloutir une ligne droite plus vite que son adversaire.
C’est sur la piste de 200 mètres de Vaitarua que les apôtres de la vitesse ont lâché les chevaux, ce samedi, à l’occasion de l’Ultimate Speed Tahiti. 30 pilotes se sont engagés dans trois catégories : les deux roues motrices, les quatre roues motrices en version essence et les pick up diesel. Pour beaucoup, des véhicules de tous les jours préparés pour grimper dans les tours.
« Ils ont cherché chacun leur façon d’améliorer le véhicule, soit dans l’adhérence, sur la tenue de route, ou sur la puissance. Je dirais qu’il y a quand même un bon niveau d’investissement, on peut dire que le Tahitien est friand de modifications » , sourit le président de l’ASAT (Association des sports automobiles de Tahiti Teiki Babbucci.
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Certains pilotes sont même venus de Bora Bora :
La pluie s’est invitée à la fête pour lui donner une saveur mémorable. La piste devenue glissante, les pilotes doivent procéder à des réglages rapides. Pas question d’attendre le soleil ici : il s’agit de la seule course du type autorisée sur le territoire, à raison d’une fois par an.
« Il faut gérer ta puissance, faut partir moins fort, faut que tu agrippes plus (…) les pneus ça compte, on met des pneus slick spéciaux pour le drag race » , glisse un pilote. « Il fallait gérer la pression des pneus, parce qu’en général j’ai tendance à patiner au départ (…) Il y a eu quand même quelques ratés, mais dans l’ensemble ça reste quand même positif. C’est plaisant, au moins là tu sais qu’il n’y a pas de soucis, tu peux y aller, on ne va pas te jeter des cailloux » , s’amuse un autre.
Car le discours des passionnés de drag race est peu ou prou le même que celui des férus de car bass ou de street bikelife. Pas d’endroit dédié pour la pratique de leur passion, et une certaine frustration à avaler. « Quand on a commencé à se rendre compte qu’on ne pouvait plus se donner rendez-vous dans un cadre sécurisé pour mettre en place des courses et des événements encadrés, à un moment donné, les jeunes, les moins jeunes, tous ceux qui sont amoureux de la mécanique vont se retrouver où ? Si ce n’est pas sur une piste, c’est sur la route » , souffle un passionné.
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Priés de ne pas retourner à la zone de Faratea ni à la digue de Motu Uta suite à de nombreuses plaintes de riverains en 2023, les passionnés de course et de car bass cherchent leur nouvelle Mecque et le font savoir au Pays. « On est en discussion éventuellement pour une ouverture sur la digue (…) on a approché une commune de l’agglomération de Papeete pour pouvoir faire du run, mais ce n’est pas encore joué, constate Atonia Herveguen. En attendant on se rabat sur le site de Veitaroua qui est une valeur sûre pour organiser des courses » .
Pour la petite histoire, la course reine des pick up diesel a été remporté par le champion Howens Tuitete au volant de sa Isuzu DMAX verte, surnommée « Croco » .