La difficile équation du sauvetage des retraites en Polynésie

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Publié le 19/11/2014 à 13:22 - Mise à jour le 19/11/2014 à 13:22

C’est le vice-président de la Polynésie qui l’affirme :“Il y a 20 ans, 6 actifs permettaient de financer un retraité, contre moins de 2 actifs aujourd’hui. Cette situation nous emmène logiquement à devoir prendre des mesures. »
Dans le système de retraites par répartition aujourd’hui, ce sont les actifs qui paient les 30 000 retraites sur le territoire. S’ils ne sont plus assez nombreux ou s’ils refusent de payer, le système s’écroule. La rentabilité du système de retraites par répartition dépend du taux de croissance de la population, or sur notre territoire ce taux de croissance est très faible et ralenti.
 
Le régime de retraite en Polynésie a été modifié 16 fois depuis sa création le 29 janvier 1987. La prochaine réforme annoncée du système de retraite en Polynésie est l’occasion de démonstrations de défense des acquis sociaux : “Nous sommes opposés à toutes formes d’augmentation quelle qu’elles soient puisque j’estime que les vrais problèmes ne sont pas évoqués. Je pense qu’augmenter sensiblement les cotisations est une pression supplémentaire sur le pouvoir d’achat des salariés, et des entreprises. Et je ne pense pas que les entreprises vont créer de nouveaux emplois“ déclare Lucie Tiffenat, secrétaire générale du syndicat Otahi.

Elle est aussi l’occasion  de rapports de force : “Chaque maillon de la chaîne doit effectivement se remettre en question mais il faut arrêter de stigmatiser les professionnels de santé libéraux“ selon Jérôme Fernandez, président du syndicat des infirmiers libéraux, qui porte son regard en direction de l’hôpital public dont la Chambre territoriale des comptes vient d’épingler la gestion. Pourtant le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), transmis au Pays en juin dernier souligne que “les professionnels de santé libéraux en Polynésie sont dans une situation particulièrement favorable…Leur participation à l’effort de rétablissement des comptes est indispensable“. Fin de citation.

Sauf recours massif à une immigration d’actifs, le gouvernement et les partenaires sociaux disposent de trois leviers pour sauver le système de retraite par répartition : augmenter les cotisations, ce qu’il hésite à faire pour ne pas faire exploser le coût du travail, baisser les pensions, ce dont il ne parle pas, et allonger la durée de vie active, ainsi que l’allongement de la durée de cotisation à 40 ans contre 35 aujourd’hui.

Le déficit prévisionnel de la tranche A de la retraite devrait atteindre 7 milliards de Fcfp à la fin de l’année pour un total de 31,4 milliards Fcfp de pensions versées sur l’année.

 

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